Comme, malgré les nombreux avis élogieux, je n’avais encore jamais lu de romans de Kent Haruf, je me suis attaqué au dernier ouvrage de cet écrivain américain disparu en 2014, juste après avoir terminé la rédaction de ce livre.
« Nos âmes la nuit » propulse le lecteur dans le comté de Holt, en compagnie de deux septuagénaires qui habitent Cedar Street, à un pâté de maison l’un de l’autre. S’ils sont tous les deux veufs et ne se connaissent pas intimement, cela pourrait bien changer le jour où Addie Moore vient frapper à la porte de Louis Waters en lui demandant s’ils ne voudrait pas venir passer les nuits chez elle. Rien de sexuel dans cette étrange proposition, juste l’envie de combler un lit devenu trop grand et le besoin de « passer le cap » de nuits trop longues et trop solitaires. Si Louis accepte, les ragots vont cependant bon train dans cette petite ville américaine très/trop conventionnelle…
Pour son dernier roman, Kent Haruf livre un récit délicat et plein de tendresse, qui s’intéresse au troisième âge. Au fil des pages, les deux septuagénaires se livrent et se découvrent, évoquant leurs cicatrices et les nombreuses douleurs qui les gardaient éveillés avant qu’ils ne partagent cette complicité nocturne et tellement salvatrice.
Un beau roman, qui a d’ailleurs fait l’objet d’une adaptation cinématographique avec Robert Redford et Jane Fonda dans les rôles principaux.
Nos âmes la nuit, Kent Haruf, Robert Laffont, 180 p., 17€
Ils en parlent également : Folavril, Cannibal lecteur, Du calme Lucette, Anouk, Emma, My pretty books, Sur la route de Jostein, Mes pages versicolores, Les livres que je lis, Mes petites critiques littéraires, Sur mes brizées, Au fil des livres, Le bal littéraire des sardines, Des plumes et des pinceaux, Mes petits bonheurs
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