Regarde et découvre le cinéma.
Salut Billy ! Aujourd'hui c'est mon anniversaire, mais c'est moi qui vais te faire un cadeau.
Au début du confinement, j'ai découvert MUBI. À la fois service de streaming, bibliothèque de films, société de distribution ou encore revue cinématographique, la plateforme se démarque par une vision originale et une sélection absolument unique, aux antipodes des mastodontes du box-office en ligne de front des géants comme Netflix, Amazon Prime et autres Disney+. Après bientôt six mois d'utilisation et la découverte de mille et une pépites du 7ème Art, et puisque la quasi-totalité des films critiqués sur le blog ces derniers mois a été visionnée grâce à cela, je me suis dit qu'il était temps d'en faire une chronique !
Cet article n'est pas sponsorisé mais présente simplement un service qui me plaît un peu plus chaque jour ; voici MUBI, le Netflix du cinéma parallèle. Bonne lecture !
MUBI, quoi-t'est-ce ?
" MUBI, un service de streaming ? Un programmateur ? Une compagnie de production ? Un distributeur ? Un passionné de cinéma ? Oui. "
À l'origine de MUBI, il y a un constat. En 2007, son fondateur, Efe Çakarel, se trouve dans un café à Tokyo et souhaite regarder le chef-d'œuvre hong-kongais In the Mood for Love. Problème, impossible de trouver le film en streaming en bonne qualité à l'étranger ! Et plus largement, impossible de trouver du cinéma d'auteur en ligne facilement, à une époque où le grand boom des services de VOD n'avait pas encore eu lieu.
C'est ainsi que naît The Authors ( Les Auteurs), renommé MUBI en 2010 - un nom facile à retenir, sans signification particulière mais à la consonance proche du terme " movie " désignant les films pour les anglophones. La plateforme se démarque de ses concurrentes en poursuivant une vision claire : ici, foin d' et autres , bienvenue dans le bastion du cinéma parallèle.
Cinéma d'auteur, vieux métrages, trésors de l'ère muette, films indépendants, sélection internationale, œuvres documentaires ou errances expérimentales ; toutes les œuvres dont on entend parler dans les cercles cinéphiles sont ici réunies, rien que pour nos yeux. MUBI s'apparente à un musée du 7ème Art, où les plus grands classiques côtoient les films les plus obscurs, dans une exposition fascinante en perpétuelle évolution.
En vitrine de MUBI, on trouve la section " À l'Affiche ", un catalogue tournant de 30 films par mois - chaque jour, un nouveau film est mis à l'honneur, tandis qu'un autre quitte la sélection pour lui laisser la place. La sélection est diverse et éclectique, permettant à chacun de trouver sa perle rare. En ce moment, on peut par exemple y retrouver le drame russe Leviathan qui avait fait sensation à Cannes, Les Amours d'une Blonde, l'un des premiers longs-métrages de l'immense Miloš Forman (Amadeus, Vol au dessus d'un Nid de Coucous), ou encore l'inénarrable chef-d'œuvre documentaire de notre Chris Marker national, Sans Soleil.
Mais tout ceci n'est que la partie émergée d'un iceberg qui recèle encore de mille et un trésors...
LA VIDÉOTHÈQUE, musée du film
Durant le confinement dû à la pandémie qui nous a tous affligés, MUBI a introduit une nouvelle section, la Vidéothèque. Disponible pour tous les abonnés sans restriction, elle se veut comme un prolongement de la sélection restreinte de la section " À l'Affiche ", et fait passer le catalogue de 30 films à... plusieurs centaines.
Divisée en de nombreuses sections thématiques, la Vidéothèque propose une rétrospective de centaines de films qui furent précédemment sélectionnés pour apparaître dans le catalogue tournant. Un très large choix de documentaires s'offre notamment à nous, parmi lesquels figurèrent Pharos of Chaos, Hoop Dreams ou encore Film Title Poem ces derniers mois. Mais la Vidéothèque, ce sont aussi des rétrospectives de réalisateurs, des retours sur les palmarès passés du Festival de Cannes ou de celui de Locarno, un florilège de cinéma indien ou brésilien, et bien d'autres choses encore.
En vrac, on peut relever une rétrospective consacrée à Chris Marker, dont le sublime Sans Soleil était " À l'Affiche " récemment, complétée par d'autres titres comme le ciné-roman de science-fiction La Jetée, le poétique Lettre de Sibérie ou l'énigmatique Junkopia.
Le cinéaste allemand Werner Herzog est également mis à l'honneur dans " L'Absolu, le Sublime et la Vérité ", une rétrospective de près de 30 œuvres portant sur sa filmographie qui explore à la fois les paysages les plus reculés et extraordinaires de notre planète, et les recoins les plus tourmentés de l'esprit humain. Sont présentés ici certains de ses titres les plus connus, comme Aguirre, Fitzcarraldo ou Fata Morgana, et d'autres plus secrets à l'instar du saisissant Leçons de Ténèbres dont je parlais récemment.
Comment ne pas mentionner évidemment les " Explorations Sous-Marines " de Jean Painlevé, auquel je consacrais un Expresso il y a quelques mois ; un pionnier du cinéma français qui a signé un florilège de splendides et amusants courts-métrages autour de la faune sous-marine, des méduses aux bernard-l'ermite en passant par les grotesques acéras ou le magnifique hippocampe - son film le plus célèbre.
Ou pourquoi pas, pour les plus courageux, se lancer dans la filmographie de Lav Diaz, cinéaste philippin spécialisé dans les longs, très longs-métrages ? La durée moyenne de ses films, tous en noir et blanc, est de 5h30, avec un record à 10h25 pour son épique Evolution of a Filipino Family.
Tout ceci n'est qu'un aperçu de la bibliothèque immense que propose MUBI, alors n'hésite pas à y jeter un œil par toi-même pour trouver des pépites inespérées !
LE NOTEBOOK, cahier du cinéma
MUBI possède également une publication cinéphile en ligne, titrée " Notebook " - attention, en anglais exclusivement. Avec un à trois articles publiés chaque jour - sauf le week-end - on peut découvrir au choix des présentations des films à l'affiche par leur réalisateur ou leur réalisatrice, des chroniques-essais autour de réflexions cinématographiques diverses, ou encore des chroniques informatives à propos d'un genre spécifique ou d'un cinéaste - dernièrement, le Notebook consacrait un article au pionnier soviétique Sergueï Eisenstein.
Les publications sont incroyablement diverses et toujours fascinantes, riches en informations et en culture sur des genres, cinéastes ou films souvent peu connus. Personnellement, j'en apprends énormément en lisant ces lignes.
Dernièrement, on a par exemple pu découvrir une sélection de bandes originales autour de la thématique du giallo, un sous-genre de films d'horreur extrêmement stylisés dont le plus célèbre représentant est Suspiria de Dario Argenton, actuellement disponible dans la Vidéothèque pour 2€99.
Enfin, une mention spéciale à la série " Rushes " qui propose chaque semaine un panorama de choses à voir et à découvrir ; avec des informations, des recommandations de visionnages en partenariat avec d'autres plateformes du monde entier, des recommandations de lecture issues de dizaines de revues cinéphiles ou encore un résumé des articles principaux du Notebook pour ceux qui en auraient loupés. Le dernier numéro des " Rushes " m'a par exemple fait découvrir l'artiste Jason Shulman et ses magnifiques photographies de films - ça vaut le détour !
Et plus encore...
MUBI c'est tout ça et bien plus encore !
Tout comme sur des sites tels Allociné ou Sens Critique, MUBI propose un aspect communautaire où l'on peut noter et critiquer des films très facilement après chaque visionnage, grâce à une base de données de plus de 150 000 films répertoriés. On peut également se créer des listes d'œuvres - par thèmes, par envies, films à voir ou films vus... La liste la plus célèbre du site est le Top 1000 de MUBI, régi par les notes des utilisateurs, qui permet de se faire une idée de ce qu'on peut trouver sur le site.
L'onglet " Actualité " répertorie chaque jour un ensemble de brèves publications, qui résume rapidement les actualités du site. On y retrouve des bandes annonces, des photographies de tournage, un rappel du film du jour, une critique populaire récente et tout un tas de petites infos éparpillées de ci de là.
La cerise sur le gâteau, c'est que MUBI est disponible sur n'importe quel écran - ordinateur, téléphone, tablette, console de jeu... et propose ses services dans plus de 190 pays à travers le monde. Mieux encore, le catalogue des films proposés est différent dans chaque pays, donc pour peu que tu voyages beaucoup (ou que tu utilises un VPN), les possibilités deviennent infinies. Alors, on s'abonne ?
L'accès à la base de données et au Notebook sont 100% gratuits et accessibles à tous, même sans créer de compte. N'importe qui peut également consulter le catalogue du mois ou de la vidéothèque, mais sans visionner les films. En se créant un compte gratuitement, on peut également accéder à tous les aspects communautaires, c'est à dire noter, critiquer ou lister tous les films que l'on veut.
Pour accéder aux films et les visionner en streaming, MUBI propose un abonnement unique qui donne accès à 100% des fonctionnalités du site. Cet abonnement est proposé sous deux formats, mensuel à 9,99€ par mois ou annuel à 95,88€ - dans les deux cas, c'est moins cher que l'offre standard de Netflix, juste pour information.
Si tu n'es pas certain de vouloir t'abonner, la plateforme propose 7 jours d'essai gratuit, pour se donner une idée. Elle est pas belle la vie ? Pour s'abonner, une seule adresse : mubi.com.
Enfin, il existe une offre spéciale pour les étudiants, qui propose un abonnement gratuit à MUBI durant toute la durée des études. Cet abonnement ne possède aucune contrainte et offre toutes les possibilités d'un abonnement classique ; pourquoi s'en priver ? Il suffit de suivre ce lien et de s'inscrire en utilisant ton adresse mail universitaire, et le tour est joué.
Je rappelle à tout hasard qu'aucun de ces liens n'est sponsorisé et que je ne gagne absolument rien en écrivant cette chronique, ça me fait simplement plaisir de partager ce service que j'utilise depuis quelques temps et que je trouve absolument génial. J'espère que MUBI te plaira autant qu'à moi ; pour des idées de films à voir je t'invite à lire ou relire mes derniers articles ; et à bientôt pour de nouvelles aventures, au 7ème Café bien sûr !
- Arthur