Peter Jackson – Critique Bad Taste : Un plaisir de mauvais goût

Publié le 17 août 2020 par Linfotoutcourt

Bad Taste, c'était bien avant le Seigneur des Anneaux. Peter Jackson signait un premier long-métrage aussi fauché qu'ultra-référencé et jouissif, aujourd'hui devenu culte. Avant la ressortie en 4k de ses quatre premiers films, retour sur la filmographie su réalisateur néo-zélandais.

Bad Taste, c'est l'étalage brut du talent de Peter Jackson et un plaidoyer d'amour vibrant au cinéma bis et d'action. Tourné pour 11 000 $ sur plus de quatre années dans la ville natale du metteur en scène avec des amis sur leur temps libre, le premier long-métrage de l'incontournable réalisateur néo-zélandais s'est ensuite forgé une route vers le Festival de Cannes et a ensuite fait le tour du monde pour tomber sous les yeux d'amateurs de cinéma fantastique et véritablement lancer la carrière du cinéaste. A sa plus grande surprise.

Mauvais goût

Bad Taste, c'est l'histoire d'un groupe d'extra-terrestres qui ont envahi une petite ville côtière de Nouvelle-Zélande pour faire de la population de la viande pour fast-food spatial. Un groupe de rescapés décide alors de les éliminer jusqu'au dernier. Le film, complètement fauché, oscille entre le premier pour ce que fait Peter Jackson des paysages désolés de son pays natal, ici transformés en théâtre de violence absurde et outrancière, quelques houleux films bis pour le design des extra-terrestres, plus amusants que terrifiants, et un amour immodéré pour le film d'action à tendance Rambo et Predator.

© New Zealand Film Commission, WingNut Films

Si l'ensemble aurait ainsi pu virer à la série b bourrine et juvénile, il ne faut pas oublier que le capitaine à la barre n'est autre que le futur réalisateur du brillant Braindead et de la trilogie du Seigneur des Anneaux. Réalisateur, producteur, responsable du maquillage et des effets spéciaux, Peter Jackson transpire de chaque plan du film allant même jusqu'à mettre en scène sa propre mort. Avec le mauvais goût et la passion du cinéma comme fil conducteur, le metteur en scène distille alors sa passion dans un premier long aussi jouissif que complètement timbré.

Du mouton qui explose à la cervelle qui essaye de s'en aller d'un crâne, toutes les scènes de violence sont telles une véritable toile créatrice pour un jeune réalisateur qui s'en donne à cœur joie. Tout, en partant des paysages désolés aux explosions de plus en plus énormes, mène vers un final aussi déglingué que prenant, véritable plaisir coupable d'un enragé de cinéma qui prend cet art pour un exutoire dont le plaisir est aussi communicatif que tendrement barré.

Bad Taste est disponible en DVD avant une restauration 4k dont la date de sortie n'a toujours pas été annoncée.

Critique écrite par Kantain.