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Nous devons nous séparer à jamais des meurtriers de nos pères, des meurtriers de nos mères, des assassins de la Liberté" écrivait William Lloyd Garrison en 1842, 66 ans après que les États-Unis ne se prétendent unis.
Ces valeurs ne sont-elles pas différentes des nôtres, 178 ans plus tard?
Garrison était un abolitioniste. Un anti-esclavagiste. Un progressiste, donc. Depuis leur naissance, les États-Unis ont toujours été en contradiction envers leurs propres valeurs.
Désunis.
Non seulement par rapport à l'esclavage et aux positions sociales des humains à la peau noire, mais depuis toujours, les États-Unis ont vu sur leur territoire s'opposer les réactionnaires aux progressistes. Que ce soit au 18ème, 19ème ou 20ème siècle, les conservateurs du Sud se sont toujours opposé au gouvernement et les mouvements libertariens y ont toujours été florissants. Quand
le New Deal de F.D. Roosevelt a été présenté, c'est le Sud qui aboyait contre. Par la suite, dans les années 50, 60 et 70 la résistance aux droits civiques des humains à la peau noire se déroulait surtout dans le Sud. Des mouvements pseudo-séparatistes comme le ku-klux-kan ou les nationalistes noirs voulant créer une république du Sud en réparation à l'esclavagisme comme Israël avait été créé pour les Juifs ont pris forme.
Le séparatisme étant la forme de résistance la plus souvent utilisée donne le droit aux États-Unis de se demander si ils ont un jour vraiment voulu être si unis.
Fractionnements, irritabilités, insatisfactions, a-t-on vraiment voulu, à certains moments se diviser ou n'est-ce tout simplement dans l'ADN du citoyen Étatsunien de se plaindre à tout vent constamment de son gouvernement?
Dans l'ère coloniale, la dissidence prenait souvent la forme de la séparation. Le Nord et le Sud. Il existe donc une large part de division dans la mentalité Étatsunienne. La route mentale du "je ne veux pas m'en mêler, je ne veux en rien y être associé, je me retire de la vie politique des États-Unis et je fais ma petite affaire sans être redevable à quiconque" y est forte. Le concept du
citoyen souverain y est né.
70% des citoyens des États-Unis ne votaient tout simplement pas aux dernières élections. En partie parce qu'ils ne croyaient ni en D.J.Trump. ni en H.R.Clinton, mais aussi en partie parce que le gouvernement ne représente que la directrice de l'école. Et que si vous êtes appliqué à vos affaires scolaires, vous n'aurez jamais à vous soucier de la directrice. Ni même à vous y intéresser.
Le séparatisme n'est pas exclusif aux É-U. Le Québec, l'Écosse, La Catalogne, l'Inde, le Nigeria, le Kurdistan, Hong Kong et la Chine ont tous des vagues séparatistes par moment. Même l'Alberta, au milieu du Canada, à son absurde mouvement désunioniste. À la fin du 16ème siècle,
les Pays-Bas ont déclaré leur indépendance de l'Espagne. Ce qui a aussi fait naître en partie, la Belgique. Ils ont été une sorte de modèle du genre.
William Lloyd Garrison proposait la désunion des États prétendus unis, 66 ans après sa naissance.
Comme un homme de 66 ans se refuserait à toute progression technologique.
Doit-on donc s'inquiéter des gens voulant se séparer des Trumpistes et des suprématistes blancs aux États-Unis? Ou plus près de chez nous, des ignares voulant se séparer des consignes gouvernementales autour de la pandémie actuelle?
Pas tant.
Le ticket Biden-Harris promet grand.
Plus sur Kamala demain.