#2020RacontePasTaVie - jour 229, PafAuTaf 7/7 : semaine 33

Publié le 16 août 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais LePaf est un Sisyphe heureux.

Dans la répétition infinie des mêmes tâches qui tissent le quotidien d’un ménage à tenir se nichent de petites variations dont certaines peuvent s’avérer dignes d’être narrées.

Dans la maison DuPaf la musique résonne à toute heure du jour et de la nuit.
Cela surprend certains visiteurs, en agresse une poignée d’entre eux peut-être bien, mais de toutes les habitudes vitales au Paf – les habitudes forment un peu le rocher de la moule Paf – la musique est de celles dont il ne se défera qu’en dernier. Et suite à très puissantes contraintes.

Mes enfants sont donc depuis leur naissance entourés de musique. Toutes sortes de musiques, LePaf se plaisant à passer de quelque chose à son dissemblable, laissant parfois l’ordre aléatoire orchestrer sa sélection à travers toute la discothèque numérique.
Je pensais ainsi leur faire une culture malgré eux, exposés qu’ils étaient à une aussi grande variété de genres, d’artistes et d’époques.
Hélas l’effet sur eux fut plus proche de la mithridatisation qu'autre chose.

Que ce qui sort des enceintes soit bruitiste, sophistiqué, avant-gardiste, dissonant ou, au moins harmoniquement complexe ne les rebute pas, il semble plutôt que cela les indiffère.
La musique n’a tout simplement aucune importance pour MonAîné (bien qu’il soit à même de reconnaître et de reproduire par le chant toute musique de jeu vidéo ou d’un film pour peu qu’il l’ai suffisamment vu).
MonPuîné a fait son propre chemin sans puiser dans la discothèque Pafienne et ce qui s’échappe de sa chambre semble souvent lourdement lesté de vocoder.
MaTardillonne est encore trop jeune pour chanter autre chose que des comptines.

Seule MaGrande a quelque pitié pour son père.
Elle a depuis peu manifesté un intérêt pour la musique en demandant un lecteur CD pour son anniversaire et un ou deux conseils AuPaf ravi et comme soulagé après tant d’attentes déçues.
Pour l’instant les Beatles obtiennent un beau succès durable.
Valérie Lemercier aussi.
Les suites pour violoncelle de Bach et le piano de Satie également.
Une bonne base.


Malgré cette récente satisfaction, le karma et son sadisme ricanant ont su gâcher la fête.
Tout éclectiques que soient les goûts DuPaf il est deux ou trois genres qui n’ont pas du tout son oreille.
Parmi eux, ce qu’on pourrait qualifier de chanson française sympa.
Vous savez, celle qui fait des petits concerts sympas dans les petits bars sympas.
C’était l’une des formes de musique de prédilection de ChèreÉpouse au moment de notre rencontre, forme que j’ai très tôt banni des enceintes familiales (oui, LePaf se comporte en tyran sur certains points).
Forme qui revient aujourd’hui par la fenêtre, par la voix de mes enfants, séduits par quelques petit concerts sympas où ils auront été emmenés, et pouvant entonner à tout moment un petit refrain sympa sur la musique bruitiste, sophistiquée, avant-gardiste, dissonante ou, au moins harmoniquement complexe DuPaf.

A part ça, une semaine où ChèreÉpouse n’est pas à l’autre bout très loin du monde ne peut être qu’une bonne semaine. Sur ce le logis m’appelle. Je resterais bien au clavier mais le temps presse et votre patience s’use.