Shadowman revient du monde des morts grâce à Alyssa Miles, son ex acolyte, mais reste hanté par le pouvoir de maitre Darque, bien que ce dernier soit mort et ses os démantelés. C'est par le truchement de Baron samedi qu'il va cependant voyager à nouveau dans l'eau delà, et découvrir les origines de son Loa : Bosou Koblamin, qui s'est lié à une longue lignée de ShadowMen au fil des siècles. Durant tout ce temps, lui et Alyssa seront surveillés et manipulés par la confrérie de Darque, menée par Sabatine et Devereau. Sandria, la fille de Darque n'est cependant pas loin afin de récupérer le pouvoir de son père...
Ces onze chapitres permettent de retrouver le personnage charismatique du Shadowman mais aussi le vieux et puissant Baron Samedi, et tout le folklore vaudou lié à la Nouvelle Orleans. L'intérêt particulier de ces épisodes écrits par un nouvel auteur de la série réside dans son approche historique du Loa de Jack Boniface et dans son rapport à l'Afrique, aux temps préhistoriques, ou aux États Unis au début du dix-neuvième siècle (bon passage Western). Andy Diggle a su apporter un plus en ce sens et, s'il réutilise, bien sûr, quelques uns des personnages principaux, dont le Docteur Mirage lors d'une courte apparition, comme il cite d'ailleurs Ninjak et Punk Mambo, c'est surtout la relation entre le anti héros et Baron samedi qui sous-tend cet arc. Les dessinateurs talentueux sont encore présents pour donner du mordant à l'action, et on peut compter sur les superbes planches de Stephen Segovia, Renato Guedes et Dough Braithwaite pour cela, tout comme celles de Shawn Martinbrough pour le passage dans les années "Spirit" (45-50, voir ci-dessous). La couverture de Toncy Zonjix est aussi magnifique.
FG
Shadowman (2019) par Andy Diggle, Stephen Segovia, Renato Guedes, Dough Braithwaite. Éditions Bliss comics (30€) - ISBN : 978-2-37578-174-6.