Ne soyons pas injuste avec Macron

Publié le 15 août 2020 par Juan

Il réagit rapidement au drame que subit le Liban, l'explosion de trop qui tue des centaines et blesse des milliers. Une explosion qui ravive la révolution citoyenne et précipite rapidement la démission de trois ministres. Il réagit rapidement quand son ancien meilleur ami de l'extrémité orientale de l'Europe, l'islamiste Erdogan, se lance dans des recherches pétrolières en Méditerranée au point de provoquer une crise diplomatique avec la Grèce et une escalade militaire avec l'Europe. Il réagit quand la Biélorussie s'enfonce dans le chaos après la confiscation électoral par le dictateur local - la France approuve les sanctions individuelles annoncées par l'Union européenne.

Il a de grandes ambitions pour la jeunesse, qu'il tweete depuis son jet-ski, ce 12 août, journée internationale de la jeunesse.

"C'est aujourd'hui la journée internationale de la jeunesse. En cette année marquée par la pandémie, l'événement prend un relief particulier. Déroulez :"

Suivons l'injonction présidentielle.

    La formule est sympa. A cause d'une prise de conscience tardive (on votait en France le 14 mars, nous étions confinés intégralement 48 heures plus tard, alors l'Italie voisine l'était depuis 3 semaines déjà), d'un désarmement sanitaire inédit (pas de masques, pas de tests, pas de lits) et d'une incompétence crasse, Macron a imposé au pays une fermeture moyenâgeuse qui a plombé toute l'économie, pire qu'ailleurs en Europe.
"Pour les moins favorisés, une telle coupure peut avoir des conséquences durables : il faut parfois plusieurs années pour rattraper quelques mois sans école."
    L'homme est compatissant. Avant le COVID, il a supprimé des milliers de postes de prof, désorganisé le bac, généralisé la sélection à l'université publique, réduit les APL des étudiants sans ressources, fait matraquer les récalcitrants.
    Qu'a fait Macron depuis 2017 ? Geler les prestations sociales (sauf le minimum vieillesse - quel soulagement pour la jeunesse), matraquer des milliers de lycéens et de jeunes, couvert le racisme anti-jeune de certains flics, déstabiliser l'éducation nationale.
    "On ne va pas refaire les emplois jeunes du gouvernement Jospin, fort heureusement" se félicitait Castex. Justement, le plan Jospin a réduit le chômage. Celui de Macron s'affiche à 6,5 milliards d'euros (contre 8 milliards pour les emplois jeunes). Le plan Macron rétablit les contrats aidés qu'il avait supprimés ("parcours emplois compétences" pour le secteur public et "contrats initiative emplois" pour le secteur marchand), il élargit l'alternance et l'apprentissage cette belle occasion d'exploiter à bas prix, et le service civique - un gadget hors de prix qui sert à sortir des jeunes non pas du chômage mais de ses statistiques. Le plan Macron soutient les entreprises, et occulte complètement les facteurs de précarité spécifiques aux jeunes, et qu'il a aggravé depuis 2017 (logement, minima sociaux).

Macron poursuit:

assez odieuse, en minorant la justification sociale du drame.

Et justement, le plan Macron est étrangement silencieux sur ces difficultés sociales immédiates et massives des classes populaires et moyennes.

La jeunesse artificielle de Macron ne doit pas faire illusion: les jeunes sont les derniers de cordée de la Macronie.
améliorer l'embauche des jeunes dans des conditions encore plus précaires et sous-payées. Lui qui revendique régulièrement son origine provinciale et "moyenne", et qui occulte les généreuses donations de son mentor Hermand, n'a sans doute pas connu le quotidien de cette moitié d'étudiants contraints aux petits boulots. Du coup, il n'a pas pensé que s'attaquer à la précarité des jeunes, plutôt que précariser encore davantage leur éventuelle embauche, aurait dû être une priorité.

D'après l'Observatoire de la vie étudiante (OVE), "43 % des étudiants déclarent disposer d'assez d'argent pour subvenir à leurs besoins en comptant les transferts familiaux", et 46 % déclarent avoir une activité rémunérée. Or le confinement a justement aggravé la situation de ces étudiantes: "les étudiants salariés ont pu perdre leur source de revenus car les " jobs étudiants " se trouvent dans des secteurs très touchés par la crise sanitaire, comme la restauration, la vente ou l'éducation. Peu d'étudiants ont bénéficié du chômage partiel en raison de la précarité de leur contrat". Bref, " les inégalités entre les étudiants ont été exacerbées pendant le confinement" note le média Le Vent Se Lève.


"Emmanuel Macron essaie de résoudre les problèmes du monde depuis son Jet Ski ".

Emmanuel Macron a un problème de Jet ski. Cet appareil symbolise à peu près tout de l'ancien monde si précieux: c'est un sport de riches: 200 à 300 euros la journée, avec 4 ou 5000 euros de caution. Pas donné à tout le monde. Mais Macron est Jupiter, le Roi soleil. C'est un sport de "macho qui en a", une activité bien " virile", un symbole. C'est un sport polluant: du bruit, du danger, de l'essence. Le Jetski abime les baies, les plages, le silence et la nage. Un jetski pollue comme un bateau à moteur, rien que ça.

Macron fait du jetski comme l'autocrate brésilien Bolsonaro.

L'ancien monde.