Lulu Jazz Band et The Magic Beam Sisters and Robert - Place du Martray, Tréguier, le 29 juillet 2020
Chaque été, le mercredi, à Tréguier , Covid ou pas, ce sont des animations musicales, gratuites, au centre-ville et sur les quais.
Le programme du 29 juillet sur la Place du Martray, à l'ombre de la cathédrale Saint-Tugdual, prévoit de 19 h à 19 h 30, Lulu Jazz-band ; de 19 h 40 à 20 h 15, The Magic Beam Sisters et Robert et de 20 h 30 à 21 h, le bagad de Tréguier.
Elle annonce, je t'accompagne.... à 18:40 on traverse le Jaudy, à 18:50 on prend place face à la statue d'Ernest Renan, à 19h, le Lulu Jazz Band se poste près du resto/bar Les Vieilles Poutres pour entamer la première aubade.
The Lulu Jazz Band, c'est un street band dans la lignée de ceux qu'on pouvait rencontrer à Congo Square, déjà au 19è siècle.
Le groupe naît à Brest en 1995 et depuis sillonne toutes les rues bretonnes pour débiter son swing épidémique.
Ce soir, ils étaient quatre, mais aucune Lulu, tout beaux tout noirs, deux tuxedos, deux vestons , trois chemises blanches et une noire, un sax soprano qui n'avait pas trop l'air de ressembler à Franck Fagon, un grand banjo coiffé d'un haut-de-forme flatteur ( Jean-Pierre Mallet?) , un immense sousaphone joué par le petit et sérieux Nicolas Besnerais ( il manie aussi la contrebasse et fait partie, e a, de Khamsin, 11 Stabs, Charles Bordais duo ou trio, Zoltan...) et un washboard artisanal que ton arrière-grand-mère n'aurait pas voulu pour lessiver les caleçons longs, victoriens, de Pépé.
Les joyeux drilles ont gravé le CD ' Square' ( introuvable) en 1996.
Entrée en matière yiddish avec l'irrésistible 'Bei Mir Bist Du Shein' suivi par 'Yes Sir, That's My Baby' chanté, d'une voix déformée par un mini -micro, par la girafe au banjo.
Ambiance sur la place, une touriste japonaise, égarée, se fait tirer le portrait par un local jovial, ce qui inspire le sax malicieux.
Après le charleston, le quartet revisite un autre standard pas monotone avant d'entamer une déambulation vers le sud, là où luit le soleil, c'est face à Saint-Tugdual, qu'il décident de saluer la petite Dolly, non, ce n'est pas le cabot de Tante Simone, mais bien la Dolly du musical dont le score a été écrit par Jerry Herman.
' Hello Dolly' pour toi, ce sera toujours la trompette de l'hilare Louis Armstrong.
Tu dis, Clelia?
Faut pas être asthmatique pour réussir un solo de sousaphone, ça pèse dans les combien cet engin?
' Whispering' , bon, OK, c'était pas Frank Sinatra, mais ça reste une excellente chanson.
On termine le voyage par ' Tiger rag', ouch, le tigre a glissé sur une peau de banane, une fausse queue, le ragtime prévu se métamorphose en charleston, c'était Joséphine qui avait perdu sa chiquita, et puis on se tape la Place des Halles.
Retour à la case départ, mince, The Magic Beam Sisters and Robert ont déjà entamé leur tour de chant à l'angle de la place et de la rue de la Chalotais.
Elles rayonnent les Beam Sisters qu'accompagne le fringant Robert.
Ah bon, elles ne sont pas soeurs et leur amoureux servant se nomme Sébastien Chevalier, mais qui sont ces filles?
Nelly Pichot Badeaud, Sophie Morinet et Sophie Forgerit Maillard.
Elles viennent d'où?
De Nantes, mais elles ne sont pas filles de geôlier, elles chantent, jouent la comédie et cabotinent.
Glamour au rendez-vous, comme à l'époque d'Ava Gardner, Grace Kelly, Hedy Lamarr, Zsa Zsa Gabor ou Lana Turner!
Le trio vocal et le guitariste terminent 'I Love Coffee, I Love Tea' en mode java, un cheval de bataille de Manhattan Transfer, admirablement rendu par la fratrie nantaise.
' Ain't she sweet', all of them are sweet, précède 'In the Mood' , rendu immortel par d'autres sisters , reines des close harmonies.
Une pointe d'humour, du charme, du talent et une invitation à les suivre.
Seconde étape, face à une brasserie, c'est parti pour la suivante.
Ding, dong, ding, dong, ding, dong, le sonneur de la cathédrale sabote l'introduction, après ce blanc cacophonique, le groupe reprend 'South American Way', sous les palmiers bretons mais sans moonlight, too early!
Elles sont irrésistibles et embrayent sur 'Don't Sit Under The Apple Tree (With Anyone Else But Me)' another World War II song.
Puis elles descendent plus au sud pour leur credo, nous sommes les magic Beam sisters and Robert. Merde, je m'appelle Robert, tu prononces comme Dagobert, suis pas Robert Redford!
Seconde version de ' I love coffee, I love tea' pour les nouveaux clients , Robert en contrepoint, les filles en harmonie, le serveur en tutu.
Voilà, it's time for us to go.
Non, non, non...
Vous êtes gentils, on vous chante celle du marchand de sable, d'ailleurs voilà les huit coups au carillon, leur ' Mr Sandman' est aussi attrayant que l'inoubliable version du trio Emmylou Harris, Linda Ronstadt, Dolly Parton!
Cinquième étape entamée par ' In the Mood', suivi par l'enjoué ' That Man' que tu as entendu à l'Ancienne Belgique, chanté par Caro Emerald.
Fabuleux solo de trompette buccale de la petite Nelly, la grande Sophie, pas celle de Thionville, vibre et grimace, Miss Morin s'évente sous les bras et sous la jupe, le spectacle vire au burlesque, un gamin intervient, vous êtes jolies, mesdames, elles reprennent le thème avant de nous quitter en route vers d'autres aventures.
Quelles nanas!
Le 5 août à Orvault dans le 44.