La poésie est une femme

Par Vertuchou

J'étais enfant, la nuit régnait étincelante,
Je m'étais endormi sur le bord d'un chemin,
Quand, en songe, une vierge à mes yeux se présente,
Belle, fière et portant des palmes à la main.

Elle pencha vers moi sa tête ravissante,
Dit des mots inconnus dans le langage humain ;
Et puis je crus sentir sur ma bouche brûlante
Se poser un instant ses lèvres de carmin.

C'est bien loin, et pourtant les traits de cette femme,
Présents à mes regards, charment encor mon âme.
Souvent, la nuit, j'en rêve, et j'y pense, le jour.

Cette amante au front pur que mon cœur s'est choisie,
Ce bel ange aux ailes d'or, c'était la poésie.
Qu'elle soit, ô mon Dieu ! sensible à tant d'amour !

Armand de Flaux