« Il serait vain de se détourner du passé pour ne penser qu’à l’avenir. C’est une illusion dangereuse de croire qu’il y ait même là une possibilité. L’opposition entre l’avenir et le passé est absurde. L’avenir ne nous apporte rien, ne nous donne rien ; c’est nous qui pour le construire devons tout lui donner, lui donner notre vie elle-même. Mais pour donner il faut posséder, et nous ne possédons d’autre vie, d’autre sève, que les trésors hérités du passé et digérés, assimilés, recréés par nous. De tous les besoins de l’âme humaine, il n’y en a pas de plus vital que le passé.
L’amour du passé n’a rien à voir avec une orientation politique réactionnaire. Comme toutes les activités humaines, la révolution puise toute sa sève dans une tradition. Marx l’a si bien senti qu’il a tenu à faire remonter cette tradition aux âges les plus lointains en faisant de la lutte des classes l’unique principe d’explication historique. Au début de ce siècle encore, peu de choses en Europe étaient plus près du Moyen Âge que le syndicalisme français, unique reflet chez nous de l’esprit des corporations. Les faibles restes de ce syndicalisme sont au nombre des étincelles sur lesquelles il est le plus urgent de souffler.
Depuis plusieurs siècles, les hommes de race blanche ont détruit du passé partout, stupidement, aveuglément, chez eux et hors de chez eux. Si à certains égards il y a eu néanmoins progrès véritable au cours de cette période, ce n’est pas à cause de cette rage, mais malgré elle, sous l’impulsion du peu de passé demeuré vivant.
Le passé détruit ne revient jamais plus. La destruction du passé est peut-être le plus grand crime. Aujourd’hui, la conservation du peu qui reste devrait devenir presque une idée fixe. Il faut arrêter le déracinement terrible que produisent toujours les méthodes coloniales des Européens, même sous leurs formes les moins cruelles ».
Simone Weil, L’Enracinent (1943)
Oui… la raison tonne en son cratère et il ne faut craindre ni les paradoxes, ni de penser à contretemps.
Extrait du post :
La barbarie au pluriel
(La Cité des sens 14 juillet 2017)
Culture et politique : consultez aussi ces pages sur La Cité des sens.
Liens conseillés.
Lecture et bibliothèques.
Actualités des politiques culturelles.
Création sociale et innovations culturelles
Politiques culturelles : ressources et documents
Textes et contributions de Jean-Claude Pompougnac
Les droits culturels en question (s)
Liens conseillés.
Carnet de recherches du Comité d'histoire du MCC
Institut de coopération pour la culture
Res publica, Tableau de bord des think tank
Le "netvibes"d'ARTECA
Policultures
Objectif Culture
Le "netvibes" de l'OPC
Marsupilamima, le blog théâtral de Martine Silber
Chantiers de culture.
Votre blog a donné lieu à une création de notice bibliographique dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France.
Il lui a été attribué un numéro international normalisé
ISSN : 2270-3586
Type : document électronique, publication en série
Auteur(s) : Pompougnac, Jean-Claude (1946-.... ). Auteur du texte
Titre clé : La Cité des sens
Titre(s) : La Cité des sens [Ressource électronique] : le blog de Jean-Claude Pompougnac
Type de ressource électronique : Données textuelles et iconographiques en ligne
Publication : [Fresnes] : [Cité des sens], 2006-
Note(s) : Blogue. - Notice rédigée d'après la consultation de la ressource, 2013-11-14
Titre provenant de l'écran-titre
Périodicité : Mise à jour en continu
Indice(s) Dewey : 020.5 (22e éd.) ; 301.094 4 (22e éd.)
ISSN et titre clé : ISSN 2270-3586 = La Cité des sens
ISSN-L 2270-3586
URL : https://cite.over-blog.com/. - Format(s) de diffusion : HTML. - Accès libre et intégral. - Consulté le 2013-11-14
Notice n° : FRBNF43711075
http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb43711075f/PUBLIC
é ‘’‘′‘’‘’‘‘’‘’‘’‘‘’&version;