Partager la publication "[Critique] THE LODGE"
Titre original : The Lodge
Note:
Origine : États-Unis/Grande-Bretagne
Réalisateurs : Severin Fiala, Veronika Franz
Distribution : Riley Keough, Jaeden Martell, Lia McHugh, Richard Armitage, Alicia Silverstone…
Genre : Drame/Épouvante
Durée : 1h53
Date de sortie : 15 juillet 2020 (VOD)
Le Pitch :
Un père de famille décide d’amener ses deux enfants en vacances dans son chalet à la montagne afin de les aider à surmonter le suicide de leur mère. L’occasion pour lui de les présenter à sa nouvelle petite-amie. Une jeune femme de prime abord aimable et bienveillante qui, comme vont le découvrir les enfants, possède un lourd passé qui ne va pas tarder à tous les impacter…
La Critique de The Lodge :
Porté par le duo responsable du film Goodnight Mommy, The Lodge met en scène Riley Keough dans une ambiance mortifère au possible, au cœur d’un environnement aussi hostile qu’angoissant. The Lodge qui, s’il emprunte à divers classiques, nourri d’influences plus ou moins bien digérées, tente de tracer sa propre route sans toutefois toujours parvenir à marcher droit mais en se montrant quoi qu’il en soit méritant…
Le chalet au fond des bois
C’est un peu le problème avec ces cinéastes qui abordent un genre a priori jugé comme « commercial » mais qui n’assument pas vraiment, tentant de prendre la tangente pour au final mieux embrasser des codes séculaires sans pour autant le reconnaître. Non pas que The Lodge ne soit pas réussi, car il l’est suffisamment pour mériter qu’on s’y attarde, mais disons que Severin Fiala et Veronika Franz cherchent clairement à se démarquer des films à destination des adolescents qui sortent tous les ans dans les salles ou en VOD mais tombent aussi dans le piège de la production trop maniérée pour son propre bien et pètent fatalement un peu plus haut que leur cul. En d’autres termes, pas la peine d’attendre une déclinaison d’Evil Dead ou de Shining avec The Lodge, même si ce dernier se rapproche quand même un peu du film de Stanley Kubrick en prenant la forme d’un cauchemar éveillé aux contours un peu flous.
Redrum ou presque
Moins original qu’il semble vouloir le prétendre, The Lodge reste tout de même intéressant dans sa façon d’instaurer une ambiance assez malsaine, notamment relative à la mise en scène immersive de Fiala et Franz mais aussi au jeu de la toujours investie Riley Keough, encore une fois parfaite dans la peau d’une jeune femme essayant de cacher un lourd secret, mais qui ne va pas tarder à sombrer dans la folie. Car au fond, c’est de cela dont il est question : de perdre la tête. The Lodge abordant des thématiques relatives à la religion et plus particulièrement au fanatisme, au deuil et à la famille. Le scénario déconstruisant cette dernière, se prenant à la fin un peu les pieds dans le tapis. Difficile en effet d’adhérer à la toute dernière partie, tant celle-ci s’avère un peu bâclée. Sans compter qu’il est évident que les réalisateurs, après s’y être relativement refusés, sombrent sans retenue dans le sensationnalisme un peu facile. Ce qui ne cadre pas vraiment avec tout ce qui a précédé. Comme s’il avait fallu trouver une conclusion à la va-vite, sans trop se préoccuper d’honorer les engagements pris en premier lieu. S’inscrivant plus ou moins malgré lui dans la lignée d’Hérédité, sans se montrer aussi virtuose dans sa narration ou même sa mise en scène, The Lodge possède d’indéniables qualités mais peine à maintenir la tension, entraînant irrévocablement un certain ennui. Pas de manière permanente mais suffisamment pour que la perspective de voir un nouveau monument du genre s’étiole au fil des minutes…
En Bref…
Porté par d’excellents comédiens, Riley Keough en tête, The Lodge possède d’indéniables qualités mais croule un peu sous le poids de ses ambitions et de son désir un peu forcené de se démarquer à tout prix alors que ce qu’il nous raconte n’a rien de foncièrement original ou subversif. Cela dit, quelques évocations sont superbes et l’ambiance s’avère parfois plutôt dérangeante.
@ Gilles Rolland
Crédits photos : Metropolitan FilmExport