Lors de son entretien télévisé avec Léa Salamé et Gilles Bouleau, le 14 juillet 2020, le président Emmanuel Macron a employé un grand nombre de fois le mot chemin.
Ainsi, s'il a changé de Premier ministre, est-ce pour que soit tracé un nouveau chemin pour la France, avec la capacité de choisir sa vie. Ce que démentent ses propos.
En effet, à coup de centaines de milliards d'euros, l'État est intervenu, intervient, interviendra dans la vie des gens sous forme de nouvelles dépenses publiques.
En réécoutant cet entretien, force est de constater qu'à aucun moment, il n'est indiqué comment toute cette manne étatique sera financée, sinon, sans doute, par la dette.
La dette publique est un mot magique pour masquer ce que veut dire le quoi qu'il en coûte présidentiel: on voit bien qu'elle augmentera, on ne voit pas qui paiera.
Il n'est pas sûr que les Français réalisent que ça veut dire que sera prolongée la crise économique, conséquence d'une crise sanitaire mal gérée, quoi qu'en dise le président.
En tout cas, le 16 juillet 2020, pour Le Figaro, France info et Dentsu-Consulting, Odoxa a publié un sondage d'où il ressort que cet entretien n'a pas convaincu 54% de Français.
Trois éléments expliqueraient cette défiance des Français à l'égard de leur président auto-satisfait qui se targue d'une transparence quotidienne pendant l'épidémie de Covid-19:
- 62% des Français ne l'ont pas trouvé rassurant;
- 63% pensent qu'il n'a pas dit la vérité;
- 57% ne croient pas à son changement de méthode, c'est-à-dire à son nouveau chemin.
Une majorité de Français sent peut-être confusément que toutes ses belles promesses dispendieuses n'engagent pas le responsable au premier chef de l'arrêt de l'économie.
Une majorité de Français sait qu'il leur a souvent menti, et plus particulièrement pendant la crise de la Covid-19, et qu'il n'y a donc pas de raison que, maintenant, il leur dise la vérité.
Une majorité de Français se rend compte que le changement de Premier ministre est cousu de fil blanc et que rien ne changera vraiment ou, même, que les choses peuvent empirer.
Il ne leur reste plus qu'un pas à faire pour comprendre que l'État est le problème et non pas la solution, qu'ils doivent compter sur eux-mêmes et non pas sur la providence étatique.
Francis Richard