Magazine Culture

Mondains et séculiers

Par Richard Le Menn

Mondains et séculiers

Dans le domaine des élégants, on compte de nombreuses nuances : un camaïeu très fin, depuis les petits-maîtres jusqu'au kaloskagathos ou plus encore... en passant par beaucoup de nuances. Certains se caractérisent particulièrement par la beauté de leur âme ou la finesse de leur esprit. J'en donne de nombreux exemples dans le livre sur Les Petits du style depuis l'Antiquité jusqu'au XIe siècle. C'est ainsi que l'on peut inclure dans cette liste des philosophes et même des religieux, de même que des gens particulièrement civils, comme le politès chrèstos, le vir bonus ou l'honnête homme, ou charitables comme le vir misericors, et bien d'autres 'genres' comme, la summas matrona, la personne de qualité, le bel sir, le preux (preudomme), etc.

La société de l'Ancien Régime se classe en trois ordres : le clergé, la noblesse et le tiers état, chacun portant des habits spécifiques avec de nombreuses tonalités. Pour le clergé, les habits ne suivent que très peu la mode, ou pas du tout (voir cet article), mais sont différents selon les congrégations, offices, etc. La noblesse la suit ainsi que des règles de bienséance. Dans le tiers états, presque chaque métier possède son genre d'habit, mais certaines personnes observent davantage la mode, comme les bourgeois, de même que pour le reste du tiers-état en dehors du travail, notamment lors des dimanches et jours de fêtes. À cela s'ajoutent les particularités régionales...

Sous l'Ancien Régime, la diversité est donc beaucoup plus présente, alors que de nos jours la mondialisation fait porter à peu près les mêmes vêtements à tous les habitants de la terre. Depuis quelques années, la mode est même à la non différenciation des sexes. C'est l'air du temps : le mouvement de l'époque, autrefois on dit " le branle ", on parle de " mode qui court " et " être dans le mouvement " est déjà d'actualité !

Image : Gravure italienne, datée de 1789, de Luigi Cunego (1757 Vérone - 1823 Rome) d'après une œuvre du peintre espagnol José de Ribera (1591 Xàtiva -1652 Naples). Elle représente une scène du début du XVIIe siècle (1618 ou 1619), avec le capucin italien Laurent de Brindisi (1559 - 1619) lors de sa visite, à Lisbonne, à Philippe III (1578 - 1621) roi d'Espagne, de Naples, de Sicile et du Portugal. Le contraste est grand entre les habits de la cour et ceux des ecclésiastiques, même si certains de ces derniers sont coquets, comme c'est le cas pour ceux que l'on appelle aux XVIIe et XVIIIe siècles en France des " abbés coquets " ou des " abbés de Pouponville ". Comme on le constate sur cette gravure, en 1618 c'est encore la mode des chapeaux ronds masculins hauts-de-forme, des cheveux blonds vénitiens, des fines moustaches travaillées au fer à friser, des grandes fraises, des pourpoints ressemblant à une armure, des houppelandes, des manches cousues à crevés, des passements, des vertugadins, des hauts-de-chausses bouffants, des patins, etc. On est au début du règne de Louis XIII (qui règne de 1610 à 1643).

Mondains et séculiers


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Richard Le Menn 304 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazines