Cette new news me titille depuis un petit moment. Et quand ça titille, faut passer à l'action (et pas qu'en sport). Voilà donc un résumé de ma façon d'aborder l'entraînement et d'une façon plus générale, ma pratique sportive. Avertissement : ce n'est que MA vision et je n'ai absolument pas dans l'idée d'affirmer que c'est ce qu'il faut faire et d'ériger cette approche comme une règle. Chacun pratique comme il l'entend et jamais je ne porterai un jugement sur une approche différente. Alors inutile de faire des bonds si vous n'êtes pas raccord. J'expose ci-dessous ma réalité du moment (ce ne fut pas toujours celle-là) qui résulte de nombreux facteurs ( approche du sport, rapport avec le chrono, passé etc.).
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Je comprends parfaitement que certains aient besoin d'un cadre pour planifier leur entraînement et cela, que l'on débute ou que l'on cherche à faire un chrono, et donc quel que soit le rapport avec la notion de performance. Cette notion est d'ailleurs très floue et ne peut être résumée à un simple aspect chronométrique. Finir son premier 5 ou 10 km pour quelqu'un qui n'a jamais couru est déjà une performance. J'irai même un peu plus loin, faire le tour de son pâté de maison ou de l'étang du coin sans s'arrêter est une performance pour un coureur ou une coureuse débutant(e). Et j'ai infiniment de respect pour ça. Pour revenir au plan, c'est pour moi une contrainte. Je m'explique...
. Mon approche du sport
Ce qui m'attire dans le sport, c'est la pratique. Ok, j'ai la fâcheuse tendance à tout calculer (je suis un matheux à la base) et je vais forcément faire le tour du quartier si je rentre d'une sortie vélo à 97 km juste pour passer les 100 bornes (ou tout compte rond). J'avoue aussi être déjà sorti à 23h30 marcher quelques hectomètres pour passer les 100% sur la Polar quand il manquait quelques petits pourcents... Mais globalement, l'aspect purement chrono reste très accessoire. Ça fait un peu "baba cool" mais quand je fais du sport, j'aime bien être en "contact" avec ce qui m'entoure. Par exemple, je ne cours jamais avec de la musique car ça me coupe des bruits environnants (j'ai la chance de courir dans un milieu essentiellement naturel) et je roule sans lunettes de soleil pour ne pas me priver des "vraies couleurs" et de la "vraie lumière". La recherche de la "jolie photo" fait partie intégrante de mes séances d'entraînement. Sur une saison normale, j'accroche beaucoup de dossards, mais je sais je crois ne pas me tromper d'objectifs. Ce n'est pas parce que j'ai un dossard sur la poitrine que je vais me mettre minable si ce n'est qu'une course de préparation au vrai objectif (comme l'EmbrunMan l'an dernier par exemple qui avait été précédé de nombreuses courses). Simplement, je préfère participer à semi par exemple et profiter de l'ambiance (et des ravitos) que de partir courir seul pour une séance longue.
. L'expérience
A mon âge désormais avancé (snif), j'ai déjà quelques kilomètres au compteur. Ça fait un peu séquence "j'me la pète" mais j'ai arrêté de compter les semi-marathons une fois la centaine passée (je dois en être à 120-130), j'en suis à 19 marathons, quelques ultras genre Marathon des Sables, 6 Ironman dont l'EmbrunMan l'an dernier, quelques débilités genre 12h de natation non-stop, etc. Même si l'on ne cesse d'apprendre au fil des ans (je lis des magazines spécialisés et j'écoute depuis quelques mois les podcasts comme Dans la Tête d'un Coureur ou Dans la tête d'un Triathlète), j'ai l'impression de ne pas être trop mal informé sur les grandes bases à suivre pour ne pas faire n'importe quoi (à défaut de faire fumer le bitume). Pour rappel, j'ai aussi travaillé plusieurs années à Jogging International où il m'a souvent été demandé de réaliser des dossiers sur les différents aspects de l'entraînement.
Enfin, j'ai aussi appris depuis tout ce temps qu'une théorie martelée à une période dans les magazines ou désormais sur internet à coup d'études scientifiques est parfois contredite quelques années plus tard par d'autres études scientifiques. Il y a quelques années, celui qui ne s'étirait pas aussitôt une séance était considéré comme hérétique... Aujourd'hui, on te dit de ne surtout pas t'étirer après la séance et d'attendre le lendemain... (j'avoue, je ne m'étire jamais... ni après la séance, ni le lendemain, ni le surlendemain... je sais, c'est pas bien). Dans le même esprit, Alain Mimoun a remporté le marathon olympique de Melbourne en 1956, sous une chaleur dingue, sans pratiquement boire parce qu'à l'époque "il ne fallait pas boire en course". Attention donc à ne pas suivre aveuglément ce que l'on peut lire ou entendre. Un peu de discernement et de réflexion ne peuvent jamais faire de mal (et pas que dans le sport).Et surtout, personne ne se connait mieux que soi-même.
. Ma méfiance des plans ou plutôt... de certains plans
Si quelqu'un a besoin d'un cadre, un plan personnalisé est sans doute bien plus adapté. Evidemment ça coûte un peu de sousous pour avoir les services d'un coach perso. Attention aussi à ceux qui se prétendent coach sous prétexte de quelques chronos sur marathon. J'ai déjà entendu une amie me dire "Je veux courir mon premier marathon en moins de 4h30, j'ai de la chance, je suis coachée par untel, il court le marathon en moins de 2h30" et finir complètement carbo car le monsieur qui court en 2h30 ne sait pas forcément comment adapter un plan pour une débutante en 4h30. Ce sont presque deux mondes différents. Résultat cata avec des semaines de quatre séances avec une voire deux de fractionné (ça fait bien mais pour courir en 4h30 est-ce bien utile si ce n'est pas parfaitement adapté ?) et un surentraînement qui a conduit à un marathon... en plus de 5 h. Etre coach, c'est un métier ! Et si le coach perso n'est pas envisageable, il y a probablement un club d'athlé, de triathlon etc. pas loin avec des gens compétents.
Morale de l'histoire
Alors je ne courrai probablement plus jamais sous les 1h40 au semi (j'ai un record de 1h28 mais dans une autre vie), je ne passerai jamais sous les 3 h sur marathon (3h30 par contre, ça doit rester jouable un (très) bon jour en adaptant un peu l'entraînement), la barre des 12 h est la seule que je peux encore envisager sur Ironman, mais je m'en fous royalement ! Parce qu'aujourd'hui, le plaisir de partir rouler dix heures sur les petites routes en découvrant des paysages et des lumières, de courir plusieurs heures en forêt et d'apercevoir un bambi sortir d'un bois, ou encore de nager plusieurs heures, me comble 1000 fois plus qu'un chrono. Et aujourd'hui, c'est j'en suis sûr cette approche qui me fait accumuler les heures de sport sans la moindre lassitude et avec toujours la même excitation au moment d'enfourcher mon vélo, d'enfiler mes baskets ou de plonger dans l'eau.