Pour ce qui n'est, à ce stade, qu'une expérimentation de quatre semaines, la banque britannique s'appuie sur une solution mise au point par la jeune pousse locale Life Moments, dont la mission consiste, comme son nom l'indique, à concevoir des expériences pour les grandes occasions de vie du consommateur. En pratique, Virgin déploie une déclinaison personnalisée de la plate-forme First Home Coach, riche de l'expérience accumulée avec les 100 000 primo-acquérants qui l'ont déjà utilisée.
Le dispositif se présente sous la forme d'une check-list exhaustive, couvrant toutes les phases de l'achat d'une résidence, depuis les premières envies et la préparation jusqu'à l'emménagement, en passant par la chasse au financement, la recherche du bien idéal et, naturellement, la transaction proprement dite. Chacune d'elles est décomposée en une série de tâches élémentaires, assorties d'articles explicatifs, de références à des prestataires, d'accès direct à certains offres ou démarches, d'outils divers et variés…
Quelques exemples concrets donneront une idée plus précise de l'approche. En amont, un simulateur permet d'évaluer les efforts d'épargne à réaliser pour constituer un apport personnel puis à choisir le type de compte le plus approprié à cet effet. Une section est consacrée à l'amélioration du score de crédit (en commençant par sa consultation auprès d'Experian), tandis que les critères de choix d'une propriété, d'un prêt hypothécaire (avec la suggestion d'un partenaire dédié), d'une assurance sont explorés en détail.
Aux antipodes d'une recette magique, la valeur (immense) du coach d'achat immobilier est, tout simplement, de rassembler au sein d'un support unique et facile à appréhender – mais sans nécessairement intégrer (ce qui serait un chantier pharaonique) – tout ce dont peut avoir besoin la personne qui désire se lancer dans un processus long et globalement complexe. Même au seul niveau financier, la prise en compte cohérente de l'épargne, de la gestion du score de crédit, de l'emprunt… est un plus incontestable.
Au chapitre des regrets, mais peut-être seront-ils résorbés dans une itération ultérieure (si les tests en cours sont concluants), il faut cependant s'attarder sur l'étonnant absence de toute connexion aux comptes de l'utilisateur. Celle-ci, d'autant plus attendue de la part d'une banque, donnerait pourtant un coup de pouce notable à l'expérience, en autorisant une automatisation salutaire du traitement des paramètres budgétaires de l'équation (épargne disponible, suivi des progrès, capacité d'endettement…).
Cette réserve ne diminue en rien l'intérêt de l'initiative de Virgin Money, en particulier en comparaison des tentatives de quelques établissements de prendre pied dans le marché de l'immobilier. Si sa portée est certes plus modeste, en se focalisant sur une dimension de conseil et en s'appuyant (éventuellement) sur des spécialistes pour tous les métiers qu'elle ne maîtrise pas, elle démontre qu'elle assume pleinement son rôle d'accompagnement sans s'exposer au risque de voir sa légitimité mise en doute.