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brume

Publié le 08 août 2020 par Modotcom
brumerivière li guilin, chine
cette semaine j'ai terminé la lecturedu roman de synthèsede karoline georgesje ne connais l'autrice ni d'ève ni d'adammais je me suis plongée dans cette lecturecomme une junkiecherchant son fix
j'étais fascinée par l'anti-héroine de l'histoirene cherchant aucun plaisir charneln'ayant aucune fébrilitéet ne tentant pas de vivre dans son propre corpsmais par le biais d'une image
ce livre racontait l'évanescence
depuis presque deux ansmon corps ne me porte plus bienil est une enveloppe difformeremplie d'incohérencedes fois il me fait malà un endroit ou à un autreet comme il ne me procure plus de grands plaisirsje le trouve plutôt inutileet lourd à entretenir
cette semaine j'avais envie de pleureren écoutant de la musique nunuchejuste pour me liquéfier un peuet disparaître en fondantles noeuds que la ménopauseamène à mon diaphragme plusieurs fois par jourme font palpiter et me donnent des chaleursla baisse d'oestrogènes dans mon corpsne m'est pas intolérablejusqu'à ce que je me vois dans la glaceou jusqu'à ce que j'essaye de fendre l'airen me déplaçantou jusqu'à ce que je constatema libido absente
je ne pèse pas plus lourdmais mon corps est présentlorsque j'ai été malade le mois derniermon corps avait même une odeurmalgré les nombreuses douchesque je lui administrais entre les sommeils
j'ai peur de la putréfaction
j'aimerais partir avec élégancede façon totalement légèrepar totale évaporationsans le bris des ossans les fracturessans les maux liésà la perte musculairejuste comme une flaque d'eau parfuméequi disparaît au soleil
mais cela n'arrivera pasje redeviendrai humus comme il se doit
mais en attendantcomment pourrais-je me sentir légèrecomment puis-je vivre dans un corps indolorejusqu'à cent un ansj'ai toujours prôné et aimé la mobilitémais j'ai mal aux jambes depuis quelques tempscomme si la vie me punissaitde vouloir bougeril me semble que je dépense tellement d'énergie à essayer de garder un corps sainà tenter de ne pas flétrirl'apparence de mon corps ne me dérange pasc'est vraiment son fonctionnement qui déraillecomme s'il était frappéd'obsolescence programméeet pourtant j'en ai si peu abusén'étant pas sportive de natureje ne lui ai fait subir aucun choc
évidemment dans le cours normal des chosesje ne me plains pasma vie est loin d'être difficileet je ne suis pas souffrantemais lorsque mon imagination m'amènevers la légèretémon âme a pour quelques instantsl'impression d'habiter le cielplutôt que la chairmon corps devient une goutte d'eauflottant sur la baieentre les montagnes de la chineje suis déessehors de ce mondelibérée de toute gravité.

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