Vivons en harmonie avec la nature car elle fait partie de nous

Publié le 11 juillet 2020 par Brunetisa


L'été c'est le bon moment pour lire (d'ailleurs avez-vous lu tous mes livres ?)

Aussi, aujourd'hui, je vous propose plusieurs extraits du livre de Claire Bonnet La signature des plantes paru chez Le Courrier du livre.

"L'homme a besoin de vivre en harmonie avec la nature, car il en est une composante et un résumé. La compréhension de l'Univers comme un Tout indivisible sous-entend que chaque être vivant est relié aux autres par des fils invisibles que les signatures laissent transparaître. Dans la nature comme dans le corps de l'homme opère les mêmes lois. Tout comme les cellules de notre organisme sont associées les unes aux autres pour assurer le fonctionnement vital de nos organes, tous les règnes de la nature, l'homme y compris, interagissent entre eux et participent, chacun à sa mesure, à la bonne marche de la fabuleuse horlogerie du monde manifesté. De la bactérie à l'éléphant, en passant par la pierre et la renoncule, chacun détient un éclat du principe divin et prend part, à sa mesure, à la grande fraternité du Vivant. Par le terme de "fraternité" nous désignons généralement les liens de parenté et de solidarité qui unissent la communauté humaine dans toute sa diversité. L'Univers naturel n'est pas exclu de cette notion de parenté puisque nous sommes tous modelés, pétris des mêmes éléments : l'air, l'eau, la terre et le feu nous imprègnent selon des formulations spécifiques à nos caractères.

[...]De la même façon, le gazouillis des oiseaux ou le soupir du vent dans les arbres nous mettent en joie et résonnent en nous parce que , d'une certaine façon, l'oiseau, le vent et l'arbre y reposent aussi.

Une partie de l'être humain est reliée à tout le cosmos et vibre à l'unisson de ses respirations. Il faut se laisser pénétrer par la nature pour que l'unité se révèle. Cette vision unifiée de la nature implique également la responsabilité de l'homme sur les autres règnes ; chacune de ses actions entraîne des répercussions dans le déroulement de la vie végétale, animale et minérale par interaction des unes sur les autres, répercutant leurs effets sur des plans plus subtils qui, eux-mêmes, à leur tour, impacteront le plan physique. Cet aspect des choses devrait nous faire réfléchir aux conséquences et aux prolongements de nos actes sur la terre, les plantes, les océans et les animaux. La nature est un vaste réseau d'échanges, à l'image du corps humain dans lequel tout est en circulation, en communication. Connaître la nature donne à l'homme la possibilité de contempler l'Univers en mouvement, d'approcher les mystères de la Création et de retrouver le chemin de sa vie intérieure. Auprès de la nature, l'homme fait l'apprentissage de la sagesse, mais également de sa responsabilité.

Après le temps de la terre sacrée est venu celui de l'industrialisation des champs, des forêts et des animaux. La belle unité s'est fragmentée. Désacralisée, transformée en matière sans âme ni esprit, la nature est devenue une marchandise, un terrain d'exploitation. Ses Dieux ont été vaincus ; et sa " sauvagerie " maîtrisée, civilisée. En s'éloignant de la nature, l'homme a pensé s'affranchir de ses lois ; il a cédé aux sirènes de la modernité, cru aux déesses du plastique et rêvé d'une consommation sans fin... Que de beaux meubles en chêne ont fini leurs jours dans le poulailler d'une cour de ferme, remplacés dans la cuisine par un buffet en formica flambant neuf ! Mais, en se détournant de l'ordonnance naturelle, la société des hommes a perdu la faculté de la comprendre, d'en déchiffrer le sage enseignement ; dans le même temps, elle s'est dépossédée d'une partie d'elle-même et s'est égarée.

Du regard extérieur à la vision intérieure

Nos sociétés modernes ont tendance à porter un regard très matérialiste sur la nature ; elle doit " servir " à quelque chose, qu'il s'agisse de la création d'un parc de loisirs, de l'aménagement d'un circuit sportif ou de la protection d'une espèce rare (floristique ou animale). A ce propos, il est ahurissant de penser que la seule beauté d'un lieu puisse suffire à le sauver des convoitises urbaines ; là encore, la nature doit servir de réserve à la survie d'une plante ou d'un papillon. En soi, le désir est louable, mais il est à attristant de penser que l'existence même de cette nature n'est pas perçue comme ayant une raison d'être en dehors des conjectures humaines."