"Faire attention à nous est dans nos mains", dit le gros titre
en reprenant les propos du président hier soir
Hier, lors d’une conférence de presse qui devient habituelle (c’est la onzième sur le même sujet en neuf mois de mandat), le président Alberto Fernández a annoncé les modalités qui s’appliqueront à compter de lundi pour contenir autant que faire se peut l’épidémie de covid-19 en Argentine. Constatant que les Argentins se plaignent du confinement, il a pris soin de rectifier ce point : le pays n'en est plus là mais la presse mainstream continue à employer ce vocabulaire désastreux, comme vous le constaterez sur les unes des trois principaux quotidiens de droite ci-dessous.
Clarín continue de jouer contre le gouvernement avec son gros titre :
"Le confinement n'existe pas" a dit le président
mais il l'a étendu jusqu'au lundi 30
Clarín joue à fond sur la confusion entre les mesures actuelles
et le confinement pur et dur, ce qui aide Mauricio Macri
à jouer lui aussi des différences existant entre l'Argentine et la France.
Quand la basse politique prend le dessus sur les enjeux sanitaires et patriotiques !
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La situation va très peu changer jusqu’au 30 août : les zones les plus affectées, notamment la province de Buenos Aires, restent en phase 3 du déconfinement. La capitale elle-même reste en phase 3 avec des menus assouplissements. Pour quelques autres villes, notamment dans la province de Jujuy (dont le gouverneur vient d’être diagnostiqué positif), les mesures seront plus rigoureuses que celles qui prévalaient jusqu’à présent puisque le nombre de contaminations augmente.
Les particuliers continuent de pouvoir sortir, pour faire des courses et s’adonner à un peu de sport très encadré, ainsi que pour se rendre à leur travail si celui-ci fait partie des activités désignées comme indispensables. Les rassemblements restent interdits et les réunions familiales et amicales sont plus que déconseillées, puisqu’elles semblent être le vecteur le plus important de la contagion. Le président a beaucoup insisté sur la responsabilité individuelle de tout un chacun en faveur de la protection de tous et du système de santé, qui tient bon pour l’instant.
"Confinement étendu et alertes sur le système sanitaire",
titre La Nación au-dessus du désespoir de Lionel Messi,
dont le club a été humilié sur le terrain hier soir
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Depuis deux jours, l’ambiance a changé en Argentine car on a appris que le pays et le Mexique allaient produire pour l’Amérique latine toutes les doses nécessaires du candidat vaccin développé par l’Université d’Oxford et Astra-Zeneca (actuellement en phase 3 de l’expérimentation). Le laboratoire a d’ailleurs annoncé qu’au cas où la formule n’était pas validée, toutes les doses seraient détruites. Néanmoins, même si l’espoir est encore chimérique, l’opinion publique a sans doute l’impression de voir le bout du tunnel, en plus de la fierté que les infrastructures du pays puissent être ainsi utiles à l’ensemble du continent. De là, certains observateurs croient comprendre que le gouvernement va maintenir le régime d’activité actuel jusqu’à la vaccination du grand public.
"Le confinement jusqu'au vaccin? "fait mine de demander La Prensa
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Lundi, qui est un jour férié en Argentine (c’est la fête patriotique de San Martín), on va pouvoir reprendre la pratique de plusieurs sports individuels, dont ceux qui suscitent des matchs (tennis, badminton, escrime, ping-pong). Aucune compétition n’est autorisée à ce stade.
Pour aller plus loin : lire l’article de Página/12 lire l’article de La Prensa lire l’article de Clarín lire l’article de La Nación lire le communiqué officiel de la Casa Rosada.