Des téléphones portables recyclés en amalgames dentaires

Publié le 22 juillet 2008 par Estelle36

"Rien ne se perd, rien ne se crée", écrivait Lavoisier.

Plus que jamais d'actualité, l'aphorisme trouve ici une éclatante illustration. Grands pourvoyeurs en métaux lourds, les téléphones portables comptent parmi les déchets domestiques les plus polluants et posent un problème écologique.

Les recycler est un impératif environnemental urgent. Une enquête* conduite par un groupe de téléphonie mobile bien connu, dans 13 pays du monde auprès de 6500 personnes, a révélé qu'une minorité seulement des utilisateurs (3%) recycle les appareils inutilisés. Beaucoup d'utilisateurs ignoreraient tout simplement que ce type de recyclage existe. D'après le directeur chargé des affaires environnementales du groupe, si un tiers des utilisateurs de portables recyclait seulement un téléphone par usager, cela se traduirait par l'économie de 240.000 tonnes de matières premières et la réduction d'une quantité de gaz à effets de serre équivalente à celle produite par 4 millions de voitures. Le fabricant affirme que 80% des composants de ses appareils sont recyclables et précise que "les matériaux qu'ils contiennent pourraient être réutilisés pour des produits tels que des bouilloires, des bancs publics, des amalgames dentaires ou même des saxophones".

* Source: article publié le 08/07/2008 sur le site http://www.lesmobiles.com/actualite/3608-les-utilisateurs-ne-recyclent-pas-leurs-telephones.html

Ainsi ce qui vous sert à téléphoner aujourd'hui pourrait bien demain se retrouver dans votre bouche sous la forme de ce matériau métallique de couleur grise appelé plombage ou amalgame dentaire. Après les attaches et bagues d'orthodontie recyclées et reposées chez des patients successifs un nombre indéterminé de fois, voilà qui confirme que la bouche est décidément l'endroit idéal pour recycler ce qu'on oserait pas mettre à décharge. Il est vrai que la bouche possède le pouvoir de rendre miraculeusement inoffensives des substances par ailleurs nocives pour l'environnement. Par exemple, le mercure, composant majoritaire de l'amalgame et polluant environnemental majeur, perd comme par enchantement toute nocivité dès lors qu'il est placé en bouche. C'est ainsi que les dentistes qui ont pour obligation de filtrer les déchets d'amalgame par un équipement spécial pour ne pas polluer les nappes phréatiques, peuvent par ailleurs l'insérer sans précautions particulières dans une cavité dentaire.

La bouche des patients est-elle une poubelle ? Qui osera encore affirmer sérieusement que l'amalgame dentaire est biocompatible ?