En proposant deux investigations en parallèle, qui ne se rejoignent que très tardivement, Ivan Zinberg nous emmène sur les traces d’un tueur en série qui sévit dans l’ombre. L’auteur étant capitaine de police, il puise inévitablement dans son expérience de terrain et propose du coup un polar particulièrement réaliste. Cette authenticité a cependant tendance à ralentir le rythme de lecture, l’auteur n’hésitant pas à explorer de nombreuses pistes qui n’aboutissent nulle part, voire à trimballer son lecteur de ville en ville, de foyer en foyer et de discothèque en discothèque, de manière assez répétitive, afin de mener à bien son enquête.
Si l’auteur insuffle de nombreuses références littéraires, cinématographiques, musicales ou aux séries télévisées actuelles, il ajoute également de nombreux passages décrivant les lieux visités par les deux enquêteurs, ainsi que plusieurs allusions à des affaires criminelles réelles, qui ont tendance à alourdir le récit et donnent parfois l’impression de lire des passages de Wikipedia ou d’un guide touristique.
Malgré l’absence de rebondissements et cette abondance de détails visant à étoffer l’intrigue ou à préserver le réalisme de l’enquête, Ivan Zinberg sait visiblement de quoi il parle et livre un récit, certes classique, mais parfaitement fignolé.
Une enquête policière très crédible et un polar classique assez lent, mais très bien construit.
Matière noire, Ivan Zinberg, Cosmopolis, 462 p., 19,95€
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