Gaston Compère et Jacques Izoard, écrivains wallons majeurs, viennent de disparaître.
La littérature francophone de Belgique vient de subir deux grandes pertes. De fait, deux de ses meilleurs écrivains-poètes se sont éteints ces derniers jours: Gaston Compère le 14 juillet, à l’âge de 83 ans, de maladie, et Jacques Izoard, samedi dernier, d’une crise cardiaque. Tous deux étaient des « purs », dont les œuvres s’étaient bâties avec une égale, généreuse abondance, et un égal rayonnement auprès des amateurs de vraie littérature.
Gaston Compère, aussi respecté de ses pairs que discret, laisse une œuvre considérable où la poésie et le théâtre dominent, malgré son recours à tous les genres. Né en 1924 à Conjoux, attaché à sa région du Condroz (entre Ardennes et Meuse), il était docteur en philologie romane de l'Université de Liège, et fut également un compositeur notable. «Je n'ai jamais écrit que pour le plaisir d'écrire et rendre plaisantes les journées dont le ciel me gratifie », écrivait-il en décriant du même coup le bruit et les vanités sociales. Auteur d’une thèse sur Maeterlinck, il partageait l’attitude qu’il trouva à celui-ci en le visitant en 1948 : « Il ne disait rien et regardait la mer". Essentiellement poète, alchimiste de la langue, Gaston Compère fut aussi romancier (son Portrait d’un roi dépossédé décrocha le prestigieux Prix Rossel en 1978) et dramaturge. Il avait obtenu en 1988, pour l'ensemble de son œuvre, le Grand Prix international d'expression française.