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Dans la gueule de l’ours – James A. McLaughlin

Publié le 29 juillet 2020 par The Cosmic Sam @thecosmicsam

Je remercie la Fondation Orange pour l’envoi de ce roman que j’ai eu l’opportunité de découvrir via leur chronique « MaLibrairie à Lannion ».

« Dans la gueule de l’ours » s’inscrit dans le genre encore peu connu en France du « Nature writing », ce courant littéraire né aux Etats-Unis dans lequel l’homme se trouve face à l’immensité et parfois à la rudesse de la nature.

Ce roman promettait donc dès sa quatrième de couverture une immersion au coeur des grands espaces américains en quête d’une liberté perdue et d’un retour à la nature.

Je n’ai pas été déçue par ma plongée dans cet univers et cette lecture va me coller à la peau pour quelques temps encore.

Le livre : « Dans la gueule de l’ours »
Dans la gueule de l’ours – James A. McLaughlin

Crédit photo : L&T

L’auteur : James A. McLaughlin est un auteur américain. « Dans la gueule de l’ours » est son premier roman. Il a gagné le prix Edgar-Allan-Poe 2019 du meilleur premier roman et a été nommé pour le prix Barry 2019 du meilleur premier roman.

Le résumé : « Criminel en cavale, Rice Moore trouve refuge dans une réserve des Appalaches, au fin fond de la Virginie. Employé comme garde forestier, il cherche à se faire oublier du puissant cartel de drogues mexicain qu’il a trahi. Mais la découverte de la carcasse d’un ours abattu vient chambouler son quotidien : s’agit-il d’un acte isolé ou d’un braconnage organisé ? L’affaire prend une tout autre tournure quand de nouveaux ours sont retrouvés morts. Alors que la police ouvre une enquête, Rice décide de faire équipe avec Sara Birkeland, une scientifique qui a occupé le poste de garde forestier avant lui. Ensemble, ils mettent au point un plan pour piéger les coupables. Un plan qui risque bien d’exposer le passé de Rice ».

Mon avis : Dur dur de rédiger la chronique de cet ouvrage si particulier. Dès les premières pages j’ai été prise par la plume habitée de James A. McLaughlin et par ses descriptions vivantes de la faune sauvage et de la flore séculaire des Appalaches. C’est, en effet, en plein coeur de la réserve naturelle privée de Turk Mountain en Virginie que vit Rice Moore, le gardien des lieux. Biologiste engagé, homme torturé par les fantômes de son passé, dur au coeur tendre, éco-radical. Rice est tout ça à la fois. Personnage complexe aux multiples facettes.

C’est grâce à son amour de la nature que tout commence. Des ours sont, en effet, retrouvés morts, amputés de leurs membres et de leurs organes, sur sa réserve, son territoire.

Il est impensable pour Rice de laisser ces braconniers sans scrupules chasser sur ses terres. C’est en véritable prédateur qu’il va alors se transformer afin de les traquer pour faire justice à Mère Nature.

Au fil de cette chasse farouche, on assiste à une véritable transformation de Rice qui laisse s’éveiller tous ses instincts animaux et met en sourdine son humanité. Les frontières entre monde sauvage et civilisation se brouillent et on réalise que la menace n’est pas celle que l’on croit et que les humains sont bien plus dangereux que n’importe quel redoutable serpent à sonnette.

Réalité, hallucination, passé, présent, le lecteur partage la confusion de Rice et se questionne sur sa propre animalité.

Si la première partie est essentiellement « atmosphérique » et permet de planter le décor et l’histoire dans laquelle on évolue, le rythme s’accélère singulièrement au cours de la seconde partie. On sent que Rice s’approche du but, flaire sa proie. C’est à partir de ce moment que j’ai eu du mal à lâcher le roman.

Malgré son côté bourru, ses traumas et la violence qu’il renferme, je me suis énormément attachée à Rice et j’ai tremblé pour lui jusqu’à la toute dernière page.

Vous le comprendrez j’ai beaucoup apprécié cette intrigue tournée, entre autres, sur les menaces environnementales.

Ce que j’ai toutefois un peu moins aimé ce sont tous les épisodes « flashback » qui nous ramènent dans le passé de Rice. J’ai trouvé que ces passages, assez mal amenés, nuisaient à la cohérence narrative. J’aurais préféré qu’ils soient intégrés à l’histoire « au présent » via les souvenirs de Rice tout simplement.

Mention spéciale également pour la qualité de l’édition et la charte graphique adoptée qui font de ce livre un bel ouvrage aussi bien sur le fond que sur la forme.

En bref : Un thriller immersif et une ode au retour à la terre sur fond de braconnage barbare, de narcotrafic et d’exorcisme des traumas passés.

Vous aviez entendu parler de ce livre ? Vous avez envie de le lire ? 

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