Exposition “A la lisière” Mathias Mareschal – La Rochelle

Publié le 11 juillet 2020 par Philippe Cadu

Du 17 juillet au 6 septembre 2020

www.mathiasmareschal.com

Fluidité, absorption, coulure, débordement... le tableau naît de l'utilisation des spécificités du médium matériel choisi. De manière naturelle, pesanteur, inclinaison du support, saturation, la peinture occupe son propre lieu. La peinture ne représente pas, elle se présente elle même, en son lieu de production, autonome.

Elle n'exprime rien d'autre qu'elle-même. C'est la peinture au travail, en travail qui se donne au regard, sans théâtralisation, lieu de la peinture clos sur sa platitude physique, ses limites sont définies.
Je mets en présence, dans une économie de gestes et de moyens, quelques traces d'encres au pourtour d'une zone définie, vierge, couleur du support.

Je ne peins pas, ne donne pas de " coups de pinceau " mais marque le support au moyen de pliages-dépliages, froissements-défroissements, déversement de la couleur directement sur le support. Mon geste n'est pas médiatisé (par le pinceau), théâtralisé, projeté. C'est " le sujet du travail de la peinture, de la peinture en travail et au travail avec ses instruments et ses moyens1 " qui est donné à voir.

Chaque élément du tableau est mis en contiguïté avec le geste qui lui correspond. Chaque geste se pose sur le fond brut, sans apprêt, non travaillé. Le fond est mis à nu, sans mystère, sans illusion de " dessus dessous ", sur le fond chaque geste peut se suivre à la trace, de manière distincte.

Expression empruntée au titre de l'ouvrage de J.Clay, Pollock, Mondrian, Seurat : la profondeur plate, éditions Macula, Paris, 1978.
Il y a plusieurs façons de s'extraire de la représentation. Dans les oeuvres de Mathias Mareschal, la méthode employée, autant que le résultat visuel qui en découle, sont à mille lieues des préoccupations dystopiques qui agitent nos sociétés contemporaines.

Loin de ces enjeux, elles invitent le spectateur à une méditation humble et sensible. En s'extrayant de toute forme de didactisme, elles construisent un langage poétique qui nous invite à une merveilleuse expérience esthétique.

Asmujo Jono Irianto, 2019.
Curateur à la Biennale de Venise 2019 (pavillon indonésien)

Chapelle des Dames Blanches, 23 quai Maubec, 17000 La Rochelle Mercredi à dimanche de 15h à 19h
Samedi et mercredi de 10h30 à 12h30 tél : 05 46 51 53 78