Stéphane Richard, le PDG d’Orange, a évoqué plusieurs sujets le 2 juillet devant la Commission des affaires économiques de l’Assemblée Nationale.
Lors de sa prise de parole, le PDG s’est félicité d’avoir offert un accès à internet de qualité pendant le confinement, malgré la forte augmentation du trafic. Il a également parlé de l’application StopCovid et des actions menées par Orange pour accompagner ses clients pendant cette période particulière.
Stéphane Richard a ensuite évoqué le déploiement du THD en France ainsi que de la 5G, et notamment le retard dans le déploiement de la fibre optique en France. Ce retard serait de 2 trimestres selon lui.
Un retard sur le planning de l’ordre de 2 trimestres
La France totalise plus de 20 millions de foyers raccordés à la fibre dont 70% qui ont été raccordés par Orange, ce qui fait de la France le pays le plus fibré d’Europe.
Mais selon une estimation de l’opérateur, le retard sur le planning de déploiement serait de l’ordre de 2 trimestres, en raison de la crise sanitaire. Son PDG a qualifié cette estimation d’optimiste et selon lui, il s’agit d’un trimestre qui est directement lié au confinement : « Pendant les 2 mois et demi de confinement, l’activité a été très fortement ralentie ».
D’autres effets plus indirects sur la productivité comme la suspension des assemblées générales de copropriétés pendant le confinement explique également ce retard, qui a mis en suspend le déploiement de 400 000 prises FTTH, toujours selon Stéphane Richard. Il souligne ainsi que l’activité « est loin d’être à 100% » en ce moment, ce qui laisse présager d’éventuels retards à l’avenir.
En 2020, le même nombre de prises déployées qu’en 2019
30% de prises supplémentaires en 2020 devaient initialement être construites par les acteurs de la filière, par rapport au nombre de prises déployées l’année dernière. Toutefois le PDG d’Orange explique qu’en raison des retards, les acteurs pourront déployer le même nombre de prises cette année qu’en 2019, et non pas 30% de plus.
Un retard surtout en zone AMII
Stéphane Richard indique également que les retards se concentrent sur la zone AMII, là où Orange et SFR déploient sur fonds propres, tandis que les zones très denses et les réseaux d’initiative publique sont peu impactés par le ralentissement.
Enfin selon le PDG de l’opérateur historique, les objectifs de fibrer la zone AMII à 92% fin 2020 ne seront pas remplis en raison de la crise sanitaire. Il aimerait utiliser la complémentarité des technologies pour contrer ce retard afin d’apporter le THD aux foyers. Il s’est par ailleurs montré en faveur de la création d’un fonds pour aider les acteurs de la filière fibre et les sous-traitants.
> L’audition de Stéphane Richard à la Commission des affaires économiques le 2 juillet 2020