Longtemps critiqués pour leur niveau de consommation énergétique, les data centers sont à l’heure actuelle bien moins énergivores qu’auparavant. Pour preuve, alors que le volume de calcul effectué dans ces centres de données numériques a été multiplié par 5,5 entre 2010 et 2018*, leur consommation d’énergie n’a augmenté que de 6 % sur cette même période. Une belle prouesse pour ces lieux devenus au fil des années indispensables à l’économie numérique. Mieux, les data centers pourraient devenir une véritable opportunité environnementale pour leurs lieux d’implantation.
La chaleur fatale** : une énergie utile pour l’Homme
Les data centers en produisent en quantité, tandis que l’Homme en a besoin durant tout l’hiver. La chaleur est bel et bien l’un des points communs entre l’Homme et les centres de données, mais pas n’importe lequel ! La chaleur émise par un data center pourrait dans certains cas chauffer un quartier entier. Dès lors, en partant du principe que les futurs quartiers résidentiels et tertiaires auront besoin de serveurs pour stocker les données de leurs propres habitants, APL – un cabinet de conseil en ingénierie spécialisé dans la conception et la réalisation de data centers en France – préconise d’intégrer l’utilisation de cette source de chaleur dès la construction d’un quartier.
Des data centers en symbiose avec leur environnement
Dans le cadre du développement de la nouvelle zone économique à faible impact environnemental « Ferney-Genève Innovation » (65 hectares sur la commune de Ferney-Voltaire, à proximité immédiate de l’aéroport international de Genève, du quartier des organisations internationales et du CERN, organisation européenne pour la recherche nucléaire), l’expert français en data center (APL) a été missionné pour étudier l’opportunité d’y implanter un data center dont la chaleur fatale alimenterait un réseau d’anergie capable de chauffer ses bâtiments résidentiels et tertiaires.
Plus d’énergies renouvelables, moins d’émission de carbone !
Un réseau d’anergie est un système de production d’énergie décentralisé et multidirectionnel qui permet l’échange d’énergie entre bâtiments. Cette dernière y est stockée dans des sondes géothermiques l’été puis redistribuée lors des périodes de forte demande (en hiver). L’équilibre énergétique global du quartier serait ainsi assuré à la fois par un raccordement au CERN, mais également par la chaleur fatale du data center construit dans le quartier.
S’il voit le jour, ce réseau – intégré au sein d’un smart grid – permettra d’augmenter la part des énergies renouvelables et de réduire les émissions carbones du futur quartier. Un concept novateur grâce auquel Ferney-Genève Innovation pourrait bien obtenir le label « Territoires à énergie positive ». À suivre !
** Chaleur produite lors d’un processus dont la finalité n’est pas la production de cette chaleur.