On est au mois d’Août et il fait chaud. C’est fou, non ? S’il s’était mis à neiger, on aurait pu parler de dérèglement climatique, mais là ? Chaleur en août n’est-ce pas comme neige en décembre ? Remarquez 10 cm de neige à Noël et l’on déclenche l’alerte plan blanc.
Donc il fait beau et chaud 40 ° C et c’est l’alerte rouge. Avec en direct live les recommandations qui nous sont répétées à longueur d’infos face à cette nouvelle attaque climatique: Fermez les fenêtres et les volets, ne restez pas en plein soleil, hydratez-vous ! C’est vrai qu’on n’y aurait pas pensé tout seul. Remarquez, il y en a bien qui en plein cagnard, à midi, vont faire leur footing au risque de rejoindre aux urgences les malades du covid.
Alors que faire ? Verbaliser les fadas ? Pondre une nouvelle loi, un nouveau décret qui s’ajoutera à celui sur le port du masque ?
Mais au fait, comment faisaient nos parents et grands-parents ? Parce que même si réchauffement il y a - et il suffit de constater le recul voire la disparition des glaciers en montagnes (pas dans nos villes, là les glaciers prolifèrent mdr)- les vagues de chaleur, le cagnard en été, dans la vallée du Rhône, entre Lyon et Avignon, par exemple, on connaît. « Ne laissez pas entrer la chaleur » pestait ma grand-mère en calfeutrant dés 10 heures du matin volets, portes et fenêtres, et à l’intérieur des murs qui n’étaient pas en béton, mais épais en pierres, il faisait tellement frais qu’aujourd’hui on pourrait croire qu’il y avait l’air conditionné.
Et comment font les andalous ou les espagnols qui vivent entre Burgos et Salamanque ? En été l’air vibrionne de chaleur, on pourrait faire cuire un œuf sur le capot d’une voiture. Eh ! bien leurs vies, leurs villes sont adaptées. Suivons leur exemple. On ironise sur la sieste, mais en dehors des touristes, à Séville ou Cordoue qui aurait l’idée de sortir entre midi et 4-5 heures de l’après-midi, ou de dîner à 20 heures ? Et puis pas besoin de techniques sophistiquées : Il suffit de tendre des draps humides au-dessus des ruelles ou d’aménager des patios à l’intérieur des maisons où rien que le murmure des fontaines est un rafraîchissement doublé d’un ravissement.
Et puis si l’on réfléchit bien, sur la planète c’est bien la moitié de la population qui vit dans des régions où il fait 30-35° C toute l’année…
Et qui a décidé que le climat tempéré était celui de Londres ou de Paris, qui est plutôt tristounet et maussade 6 mois par ?
Et où les sociétés humaines sont-elles apparues en premier. Sous nos latitudes, où il fallait se couvrir de peau de bête ou bien en Afrique de l’Est, ou il fait et faisait déjà à l’époque, chaud ?
En revanche, dans deux ou trois semaines quand nous aurons retrouvé nos températures « normales », les agriculteurs eux auront toujours soif. Car plus grave que la canicule, c’est la sécheresse qui pose problème. L’eau ! qui dans notre pays nous semblait une ressource abondante et gratuite, et qui sera de plus en plus un bien rare et cher.