5G : ne subissons pas la tyrannie de certains écologistes
DSC_9644_1 by Diogo Duarte(CC BY-SA 2.0) — Diogo Duarte, CC-BYPar Bruno Janet. Un article de l’Iref-Europe Par Bruno Janet. « Quand on demande leur avis à des gens qui n’y connaissent pas grand-chose sur un sujet complexe, il arrive qu’ils se trompent » écrivait il y a quelques jours avec justesse le journaliste David Barroux du journal Les Échos.
Le drame pour notre pays et pour ses industriels est qu’ils soient suivis par des ministres ou des leaders d’opinion plus démagogues que soucieux du retard de la France dans la 5G.
Ce seront certainement les mêmes qui d’ici quelques années fustigeront les opérateurs français de leur lenteur à déployer un réseau indispensable pour nos territoires.
Dans la compétition mondiale, à l’heure où nous parlons de souveraineté économique les nouvelles technologies comme la 5G sont indispensables pour renforcer nos chances de relocalisation.
Car dans ce débat toujours plus teinté de vert, les premières victimes seront les opérateurs de Telecoms français qui ont besoin de cette technologie pour absorber la croissance exponentielle des trafics (entre 40 à 50 % par an).
L’épisode du Covid et du confinement a démontré l’importance stratégique des réseaux télécoms car ils ont été les seuls à continuer à fonctionner et à faire fonctionner l’économie alors même que les autres réseaux, qu’ils soient ferrés, routiers ou aériens étaient à l’arrêt.
Très vite l’augmentation des trafics risque d’embouteiller les réseaux dans les zones urbaines : cette nouvelle technologie n’est donc en rien une fantaisie d’ingénieurs mais bien une réelle nécessité.
Les deuxièmes victimes seront les industriels qui auront besoin de cette nouvelle technologie pour continuer à innover et à rester compétitifs dans une bataille mondiale et pas seulement européenne.
Prenons l’exemple du secteur automobile. Comment expliquera-t-on à Renault, Peugeot et Toyota qu’ils ne pourront pas (à Flins, Montbéliard ou Valenciennes) tester la voiture autonome avant de longs mois, alors que ce sera rapidement possible, avec la 5G, en Allemagne pour BMW et Volkswagen ou au Japon pour Nissan et Toyota.
Si l’on prend l’exemple du secteur de la médecine, dont on a noté le retard en équipement par rapport à l’Allemagne, la 5G sera, là aussi, clef pour le développement de la télémédecine.
Ceux-là mêmes qui crient au moratoire, au report ou à l’interdiction seront dans quelques années les premiers à critiquer ces industriels des télécoms, de l’automobile ou du secteur hospitalier, leur reprochant… d’avoir raté un virage technologique.
Évidemment, il n’est pas question de passer en force ; au contraire il faut comme à l’époque des 3G ou 4G, rassurer les inquiétudes parfois légitimes et donc : expliquer, dialoguer, mener des études, finaliser des normes et tout cela aux niveaux français et européen.
C’est à cette mission que les opérateurs, gouvernements et collectivités locales doivent s’atteler rapidement sinon la France et l’Europe accumuleront des retards par rapport à l’Asie ou aux États-Unis.
La saison 1 du Covid a montré que les réseaux télécoms étaient le dernier rempart permettant les échanges, n’attendons pas une saison 2 pour nous réveiller ! Ne subissons pas la tyrannie de certains écologistes déclinistes qui appellent à tous les moratoires avec un mobile à la main !
Ce sont les mêmes qui hurleraient en cas de saturation des réseaux… Il en est ainsi de notre pays : tout le monde veut avoir un service égalitaire mais personne ne veut des antennes…