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La ville et les chiens

Publié le 13 août 2020 par Pralinerie @Pralinerie
Sortie de LAL pour ce livre de Mario Vargas Llosa que j'ai mis du temps à ouvrir. Le pitch ne me tentait pas du tout : une histoire d'ados violents dans un collège militaire, entre humiliations et discipline... Mais c'est bien plus que ça !
Au collège militaire Leoncio Prado de Lima, les "chiens" ou cadets subissent bizutage et humiliations diverses de la part des aînés. Ils décident d'agir ensemble contre les années supérieures. En grandissant, ne reste du cercle que son centre : le Jaguar, un garçon violent, qui vient des quartiers populaires et sait se défendre, avec autour de lui le Boa, le Frisé et Cava. 
Le roman commence avec le vol des sujets d'examens de chimie par Cava et la découverte du cercle. On rencontre immédiatement les protagonistes, l'Esclave et le Poète, qui sont de garde ce soir-là. La violence, physique ou verbale, est présente aussi. C'est la loi du plus fort qui règne et la corruption sous les dehors de la discipline et de l'honneur militaire. Des uns et des autres, on suivra la vie au collège, autour de ce fameux vol et de la mort d'un des protagonistes. 
Mais surtout, on apprendra quelques bribes de vie, en dehors du collège. Car sous l'uniforme, tous ne viennent pas des mêmes lieux, n'ont pas les mêmes histoires. Le Poète - qui tient son surnom des lettres et romans pornographiques qu'il vend à ses camarades -, Alberto, est issu de la bonne société de Lima tandis que l'Esclave, incapable de se faire à la violence, soumis, élevé par des femmes, est de la classe moyenne. Du Jaguar, je préfère ne rien dire et vous laisser découvrir son identité. Et autour d'eux, c'est aussi leurs parents, les amis et la société péruvienne qui est décrite. En dehors du collège, il y a aussi les femmes, surtout Tere, la voisine de l'Esclave, qui devient la petite amie du Poète mais connait aussi le Jaguar. Tere, dont on ne sait pas grand chose sinon qu'elle est travailleuse, douce, honnête... idéalisée quoi !
La ville et les chiens
Ce que j'ai aimé dans ce roman, c'est d'abord sa construction autour de personnages que l'on n'identifie pas immédiatement, notamment dans les flash-back ou lorsque le point de vue devient très subjectif. J'ai apprécié l'intrigue qui en découle. Et puis, la langue qui change selon les personnages. Enfin, les thématiques abordées autour de la discipline, l'honneur et la vérité qui sont bien mises à mal à travers l'exemple de Gamboa, lieutenant responsable de la section. Roman d'apprentissage, roman fataliste sur l'évolution d'une société et de ses membres, il est riche et sombre. 

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