Critiques Séries : I May Destroy You. Saison 1. Episode 8.

Publié le 06 août 2020 par Delromainzika @cabreakingnews

I May Destroy You // Saison 1. Episode 8. Line Spectrum Border.

Une fois de plus je suis soufflé par la capacité de I May Destroy You à nous délivrer des épisodes comme celui-ci. « Line Spectrum Border » nous ramène en Italie pour mon plus grand plaisir. Michaela Coel continue de délivrer des scripts à la hauteur des attentes qu’elle a créé au fil des épisodes. Tout commence avec ce que l’on a vu à la fin de l’épisode 6 : une thérapie de groupe. C’est un moment serein, posé, tout cela avant de nous bousculer petit à petit vers la tempête qui se présente dans la suite de l’épisode. Arabella est dans un environnement sain, tranquille où elle peut enfin comprendre ce qui lui est arrivé et aller de l’avant.

Pour autant, Biagio est de retour et je dois avouer que ce personnage ne m’a guère inspiré confiance depuis le début de la saison. C’est une occasion de poursuivre la courte expérience du début de la saison d’un point de vue différent. Il y a quelque chose qui donne l’impression de vivre l’esprit d’une comédie romantique sauf que les intentions de Michaela Coel sont totalement différentes. Cet épisode est aussi le premier de la saison où Bella se retrouve face à des problèmes légaux au sujet de son agression. Jusqu’à présent le système judiciaire était en sa faveur d’une façon assez réaliste par rapport à ce que de vraies victimes peuvent vivre. Elle était crue par les policiers et un suspect avait alors rapidement été arrêté. L’histoire de Biagio de son côté est intéressante et permet de créer un prisme pour parler une fois de plus de ce que la saison veut nous conter depuis le début.

Du côté de Kwame, il raconte à Terry et Arabella qu’il a envie de rencontrer des « femelles » (et le mot est intéressant et pas vraiment bon signe) car pour lui les hommes sont un danger et il ne veut plus revivre ce qu’il a vécu il y a deux épisodes de ça. L’histoire va le conduire dans une position intéressante qui permet une fois de plus à I May Destroy You d’étudier des comportements totalement différents avec une vision tout aussi passionnante des choses. Mais la série aime nous détruire de l’intérieur en nous faisant réfléchir à ce qui se passe. La façon dont son rencard va lui demander d’être ce symbole de l’afro-américain qui baise (et pas qui fait l’amour) vient alors apporter un regard différent sur la sexualité que Kwame n’avait pas du tout imaginé. Tout cela ne fait que renforcer une fois de plus ses mauvais souvenirs. Les femmes ne peuvent donc pas permettre à Kwame de se retrouver dans un espace serein et sain, ce qui rend le tout d’autant plus intéressant psychologiquement au travers du prisme que I May Destroy You développe ici. Le pire là dedans ? C’est que son rencard est homophobe, rendant sa relation avec cette femme d’autant plus complexe.

Au final, cet épisode complexe et soigné confirme tout le bien que je pense de I May Destroy You. Cette série est aussi terrifiante que maligne dans ce qu’elle veut nous raconter et parvient à faire passer des messages forts avec un soin fou.

Note : 10/10. En bref, brillant.