On cherche en vain son ciel
Dans le regard de ceux
A qui l’on demande une rue
Où trouver l’amitié d’un arbre,
Ces rues comme des sarcophages
Où l’on vient essayer sa mort
Monde de chenilles arpenteuses
Glissement souple des échines
L’un contre l’autre répété
Tiédeur corrosive des foules
Toutes ces vies parallèles
Sans horizon pour les joindre
Dans les cités d’indifférence
Ils appellent fraternité la cohabitation
Ils refusent le halo autour des choses
Coupés les cheminements du feu
Terni de cendre l’héritage
Pitié pour les oreilles sourdes au chant du monde
Pour les œillères mises à l’homme de trait,
Qui ne verra le ciel qu’à sa lucarne
Et ceux pour qui le temps est à tuer.
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Roger Milliot (1927-1968) – Qui ? (Mòstra del Larzac, 1969)