On nous répète sur tous les tons que l'humanité est menacée de disparition. Cela semble, comme dirait Gramsci, du simple bon sens.
Justement, ne faut-il pas s'en méfier ? Certes, les mammouths ont disparu. Si l'on n'y prenait pas garde, ce serait aussi le cas de la plupart des espèces prédatrices. Mais l'homme, c'est autre chose. Toute son histoire est crise et adaptation. Bien sûr, il y a eu des pertes massives. Mais, elles ont fait le bonheur des survivants, qui ont pu se laisser aller à ce qui semble un penchant naturel : la croissance irresponsable. Au fond, c'est l'histoire de la dernière guerre.
Or, l'homme n'a jamais été aussi nombreux qu'il est aujourd'hui. L'espèce pourrait donc perdre 90% de sa population et compter plus de représentants qu'il y a quelques millénaires.
Bien sûr, il est compréhensible que l'on ne veuille pas être le dindon du changement, la graine qui meurt pour que l'humanité vive, mais, pourquoi ne pas le dire clairement ?