#2020RacontePasTaVie - jour 185, les petites entreprises de morale

Publié le 03 juillet 2020 par Aymeric


Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais j’ai un problème de convictions.

Bien sûr que je vous en ai déjà parlé.

Mais j’ai beau m’être expliqué (ou justifié c’est selon) il arrive assez souvent que cette incapacité à trouver des positions sur lesquelles fermement camper me travaille.
J’ai réfléchi dernièrement à une autre explication (ou justification, selon) possible.

Chaque cause, même celle qui paraît la plus simplement juste, est fréquemment phagocytée, dans ses représentations, par quelque entrepreneur de morale qui saisit là l’occasion de vendre sa martingale fétiche.

On en retrouve même fréquemment certains (entrepreneurs) ou certaines (martingales) au cœur de revendication fort diverses.
Ce qui me fait un peu l’effet de ces inventeurs d’élixir dans Lucky Luke ou des marabouts de flyers qui promettent la résolution des problèmes aussi différents que l’eczéma, la chute des cheveux, la perte de virilité, de l’être aimé ou des clefs de bagnole.

Bref, chez moi, de typiques déclencheurs de méfiance.
Méfiance exacerbée par le même vieux réflexe qui me donne surtout envie de m’enfuir devant un vendeur cherchant à me forcer la main.
De plus j’ai le sentiment, mais peut-être n’est-ce là qu’une nouvelle manifestation de vieillesse grincheuse, que cette engeance se multiplie ces derniers temps, comme si nous assistions à la génération start-up des entrepreneurs de morale.

Mais il est possible que ce soit moi qui aie tort, et que mes réticences que l’âge crispe encore davantage me fassent passer à côté de justes combats comme elles ont dû me coûter de bonnes occasions.
En attendant, comme je peux le ressentir devant un vendeur par trop insistant, le temps presse et votre patience s’use.