Doom Patrol, la plus déjantée et maîtrisée série en live action estampillée DC Comics revient avec un season premier qui annonce d'une saison 2 exceptionnelle !
Après avoir botté le cul d'un être pandimensionnel, la Doom Patrol doit sauver la petite Dorothy de ses " amis " pas si imaginaires que ça. Accrochez votre ceinture (rapport à Dorothy toussa) parce que si les jours de DC Universe sont comptés face à l'arrivée fringuante de HBO Max, la série éberluée est bien là pour nous ravir et nous enchanter une nouvelle fois. Pari réussi.
Toujours adaptée du comics halluciné de Arnold Drake et Bob Haney, la série nous replonge sans préambule dans le quotidien de cette équipe déstructurée après les évènements de la saison 1, qui laissaient l'exceptionnel adversaire incarné par Alan Tudyk dans une peinture. Miniaturisés, ces super zéros se remettent de leurs émotions depuis la maquette de Larry (Matt Bomer), mais pas pour longtemps.
Some brilliant f*cking sh*t ?!
Toujours showrunner et scénariste de ces season premiere, Jeremy Carver propose un début de saison 2 particulièrement probant, personnel et d'une pertinence à toute épreuve. Non content de brosser un portrait rapide pour renouer avec chacun de ses protagonistes, la Doom Patrol s'évertue à se montrer encore plus humaine qu'à l'accoutumée. L'intrigue se met en place rapidement, progressivement, empreinte de son fil narratif toujours aussi humaniste, sous une bonne couche de débilité. Du grand art.
Car sous couvert de placer la Doom Patrol dans une situation incongrue par excellence, chacun des membres retrouve ses plates-bandes mais en version miniaturisée. De la petite voiture pour Cliff ( Brendan Fraser) à la rue De Danny comme spot de défonce pour Jane ( Diane Guerrero), ou les groupes thérapeutiques pour Vic (Joivan Wade), tout n'est qu'opportunité afin d'explorer l'humanité de ces ostracisés. Ces " freaks " rejetés représentent chacun un traumatisme psychologique ou physique pertinent et vient se présenter comme la série d'acceptation ultime pour tous, chaque différence assumée. Complexes, handicap, manque de confiance en soit, troubles du comportement, autant de thèmes complexes qui sont maintenant rejoints par la parentalité et l'éducation d'un enfant " différent ". De quoi sensibiliser le spectateur à des élans de tolérance subtils et joliment imagés.
Même visuellement, on sent que la caméra de Glen Winter continue de brosser un portrait dérangé mais tendrement affectif de cette équipe de bras cassés. Du générique magnifiquement réalisé en belles CGI, le show retrouve son imagerie presque steam punk où classicisme et über technologie coïncident pour se mouvoir dans des plans macroscopiques parfaitement léchés. Mais ce n'est pas tout puisqu'avec l'apparition de la petite et adorable Dorothy (Abigail Shapiro, follement attendrissante) permet à la série de s'amuser lors de flashbacks particulièrement émouvants et d'effets spéciaux brumeux du plus bel effet où prennent vie de surprenantes (et flippantes) créatures bien hallucinées. Du bonheur. On a hâte de voir la suite !