Benji a 15 ans. Il m'a parlé d'un projet scolaire fin 2019, début 2020. Il devait lire Black Boy pour un exposé ou quelque chose de cet ordre. Ayant été marqué par ce roman, je lui ai demandé de nous proposer une chronique.Bonjour, Je me présente je m'appelle Benji, je suis un élève de troisième au collège Henri-Dunant de Meaux. Aujourd'hui je vais vous faire une critique du Livre Black Boy.Black Boy est un récit autobiographique écrit par Richard Wright, publié en 1945, qui se passe dans la parti(e) sud des Etats Unis.On y suit le parcours de Richard Wright, un jeune afro-américain. Jusqu'à l'âge adulte, on le suit lui durant les différentes étapes de sa vie.L'auteur Richard Wright vit une existence compliqué(e). Son père, figure autoritaire, abandonne le foyer très tôt et sa mère femme très active enchaîne les petits boulots pour subvenir aux besoins de Richard et son petit frère. Elle tombe gravement malade et finira presque paraplégique. Richard est vu comme un paria au sein même de sa famille notamment par sa tante Addie et sa grand-mère car il est le seul qui ne croit pas en Dieu. Richard devra également faire face à la ségrégation raciale, il apprendra à ses dépends que le monde dans lequel il vit est rongé par l'injustice. Une scène m'a particulièrement marqué : Richard accompagne sa mère à son travail. Elle est cuisinière pour des familles de blancs. il est choqué par l'abondance de nourriture et pour la première fois, il se rend compte des inégalités entre noirs et blancsCe roman est à la fois poignant, triste et sublime. L'auteur parvient à nous transmettre ses émotions à travers sa façon très sèche et très crue d’écrire. J'ai vraiment été pris jusqu'aux tripes durant l'intégralité du livre. Le récit est triste car on peut sentir le désespoir dans les écrits. Le narrateur arrête souvent l’école. Il est continuellement affamé, il enchaine petit boulot sur petit boulot durant toute son adolescence. Je vous l’ai dit, l’histoire est aussi sublime car, quand il arrive au bout de toutes ces épreuves et parvient à migrer vers le nord, on a un réel sentiment de satisfaction, nous qui avons vécu avec lui ses aventures.
Du fait que je sois jeune et noir, j'arrive à faire un parallèle entre ce contexte passé aux Etats Unis et la situation actuelle. Oui, la ségrégation n'est plus à l'ordre du jour mais les discriminations pour l’emploi, le logement et le travail, etc. Elles sont toujours présentes, mais il est très intéressent de voir à quel point en 75 ans les relations entre noirs et blancs ont évolué.Benji
Richard Wright, Black BoyEditions Gallimard, collection Folio, 448 pages, 1974