Au large des îles Kerguélen, on prépare l'albatros à de nobles missions... Ainsi, le " prince des nuées " prend-il enfin sa revanche sur les lourds " hommes d'équipage " qui, naguère, faisaient de lui leur bouffon. Depuis quelque temps, ces " vastes oiseaux des mers " qui pèsent facilement leurs 12 kilos, sont équipés d'un petit sac, gros comme un bec, dont la fonction est d'identifier le bateau qu'ils survolent.
L'ombre de "leurs grandes ailes blanches" passe tout près des planches du bateau et captent immédiatement les informations suspectes. Cette balise qui, à sa façon, " se rit de l'archet " et ne pèse pas plus de 40 grammes, dote le " voyageur ailé " d'une aura d'autorité.
Plus besoin de " brûle-gueule " pour lui apprendre à fumer et à se vautrer dans la boue du bateau. Au contraire, il lui suffit d'envoyer ces signaux de fumée qui indiquent qu'il travaille pour la planète, bien mieux qu'une caméra vidéo, et qu'il est capable aussi bien de descendre parmi les brutes pour réguler la pêche en mer que de remonter aussi vite vers l'Azur Je ne sais pas vous, mais moi, j'ai des envies de Shetlands, de Skye et d'albatros et quand je vois s'envoler tous ces " oiseaux clabaudeurs aux yeux ronds ", tous ces " millions d'oiseaux d'or " qu'il y a là-bas, j'aimerais qu'ils effraient un peu tous ceux qui dégradent le littoral...
Environnement; Baudelaire; oiseaux