le genre humain

Publié le 01 juillet 2020 par Pjjp44


"Le silence est la politesse de l'âme"
Lydie Salvayre
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"Shopenhauer déclara en son temps que la vérole et le nationalisme étaient les deux maux de son siècle, et que si l'on avait depuis longtemps guéri du premier, le deuxième restait incurable." 
Lydie Salvaire extrait de: "Pas pleurer"
Chez "Bretzel liquide":

information coronavirus : le rassemblement national est toujours là et il est dangereux. pour nous protéger les uns les autres et limiter les transmissions, respectez ces gestes simples:

"Si vous avez été en contact avec Minute ou Valeurs actuelles, lavez-vous immédiatement les mains ou utilisez une solution hydro-alcoolique.
Après avoir entendu des propos racistes, xénophobes ou homophobes, toussez ou éternuez dans votre coude ou dans un mouchoir.
Mouchez-vous dans un tract de Marine le Pen et jetez le évitez de laisser Marine le Pen vous toucher le visage, en particulier le nez et la bouche.
Respectez une distance d'au moins un mètre avec les militants du RN.
.../..."
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"Bonjour à toi le genre humain, je suis la mort et je suis là pour vous faire prendre conscience de la précarité de la vie, de l’aléatoire durée du temps qu’il vous reste. Je vous fais peur, vous avez tort, car je suis votre incontournable amie, votre meilleure conseillère. Je suis là pour vous faire aimer la vie afin que vous quittiez ce monde en regrettant un peu, mais pour que vous le quittiez aussi heureux. J’ai beaucoup d’alliés, de personnel qui travaille pour moi, financiers, dictateurs, soldats, assassins, présidents, ministres, etc., mais ma préférée reste la vieillesse qui vous fait doucement dépérir afin de tempérer votre ego, vous apprendre la modestie et vous distiller un brin de sagesse. Certains autres enfoncent ma porte en se jetant sous un train, une balle de pistolet, un saut du cinquième, etc. Là-dessus, votre imagination est fertile. Laissez-moi vous dire que c’est une erreur irréversible, car étant dans l’incapacité de créer la vie, vous n’avez aucun droit à la supprimer. Un de vos philosophes a écrit cette immuable vérité : « Ne craignez pas la mort, mais restez sur terre le plus longtemps possible… » Cependant, une certaine justice règne majoritairement : les jeunes enterrent les vieux, les vivants enterrent les morts. Il est surprenant que vous m’occultiez autant de vos pensées et que vous ne fassiez pas de moi une alliée, traversant ce temps dont vous en ignorez la durée, à vos côtés.
Vous n’êtes rien de plus qu’un petit animal sauvage, effarouché, poussant son premier hurlement prémonitoire en arrivant dans ce monde apocalyptique. Du guerrier samouraï désirant tout changer jusqu’au philosophe désabusé entrant dans son propre hiver nucléaire, vous traversez cette vie en perpétuelle fusion qui vous laisse son interminable liste de questions sans réponse. Dans un songe, l’impression d’être un arbre contre lequel on s’appuie, mais dont les racines cherchent en vain un équilibre dans ce sol qui n’est pas le leur, dans cette terre dont intuitivement elles se savent étrangères. Chaque jour passé se rapprocher de la quasi-certitude de n’être ici que des visiteurs profanes et chaque heure, cette tenace envie de fuir ce monde ressentit comme une fausse réalité. Un déconcertant, confus et permanent malaise accompagne, interroge et conforte votre superficialité et votre quasi-inutilité face à l’immensité et son éternité. Dans ce chaotique espace ou les êtres pensants ayant perdu la raison, se cherchent, se damnent, doutent, se débattent et se déchirent, observateur neutre je vous regarde, vous étudie et vous attends. Je vous fournirai la nef qui vous fera traverser la mer d’étoiles et vous conduira à la source ou votre graine fut plantée. 
Vous ne pensez pas assez à moi, pourtant dès la première seconde de votre naissance j’ai posé un bouquet de géraniums sur votre corps et des épines de rose dans vos esprits. Vous m’ignorez par prétention ou m’occultez par bravade parce que vous vous croyez immortel et temporairement éternel… Allons, ne soyez pas effrayés et vivez pleinement à mes côtés. Je ne suis pas le corbeau penché sur votre épaule gauche ni cette femme à la faux, je suis votre accouchement vers une renaissance, votre monde d’origine, celui des esprits. Méditer sur moi c’est méditer sur la liberté, celui qui sait mourir ne sera plus jamais esclave. Je suis la seule guerre que vous pouvez gagner, car votre vie est un perpétuel combat. Je suis la divine équité, l’impartial équilibre, car j’accueille indifféremment et sans jugement le riche comme le pauvre, l’ignorant comme l’érudit, le tyran comme le juste, car je fais abstraction des disparités que vous avez érigées entre vous. C’est dans mon consentement que vous toucherez à la véritable liberté. Accepter quand il est temps de conclure, mettre les choses en ordre, se réconcilier avec soi-même et avec les autres. Renoncement, lucidité, espérance, voilà les familiarités qui doivent, à ma proximité, vous animer. Vous avez grandi, travaillé, connu des joies et des souffrances alors, exprimez la satisfaction d’une vie bien remplie. 
Qu’avez-vous vécu jusqu’à ce jour ? Voyons voir si vous avez le courage du bilan en cours de parcours. Asseyez-vous dans un endroit calme, pacifiez votre esprit et regardez d’un œil externe ce que vous avez réalisé, bâti ou détruit, aimé ou détesté, quel souvenir laisserez-vous de vous ? En général, vous n’en avez jamais assez, accumulation et possession sont les ingrédients de cette ironique tendance que vous avez à savonner la planche de votre propre déclin. Vous êtes dans l’insatisfaction perpétuelle, jamais comblés jusqu’au jour ou vous comblez votre tombe. Posez-vous, ralentissez, profitez de l’instant présent sans courir après les chimères, sans remplir vos armoires d’éphémères. Vous prenez conscience de l’importance de la vie à mon approche ou quand mon associé la maladie vient s’inviter sous votre toit. N’attendez pas que je pointe le bout de mon nez, faites-moi signe pour me notifier qu’il n’est pas encore temps, intimez-moi l’ordre de me tenir à distance, car vous devez encore aimer et accomplir. Combien de milliards de fois ai-je entendu, à l’instant du départ, cette phrase pleine de regret : « Si j’avais su… ». Alors, jouissez de la vie, car il est bien plus tard que vous ne le pensez…
Comme il pleurait la mort de son fils et que quelqu’un lui disait : « Tes larmes n’y changeront rien », il répondit : « C’est justement parce que je ne peux rien y changer que je pleure. » Gabriel "L'image et la plume"
illustrations Source: "L'image et la plume"    \\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\\[[[[[[[[[[[[[[[[[