Outre le fait que j'ai désomais plus qu'une URL et un visage sur certains des heureux lauréats, la sélection tournait aussi relativement autour du thème de la fameuse influence de ces fameux blogs, et là
Du temps où je travaillais à feu Buzz Lemon (fin 2006 quoi), je pense avoir connu le début d'une sombre période ou sursolicités par des annonceurs et des agences en tout genre, les bloggeurs commençaient à se poser les questions suivantes :
"Combien ou qu'est ce que tu me donnes pour que je relaie ton info ?"
"Sauras tu flatter assez mon ego pour que je daigne participer à ton truc ?"
"Est ce que je peux garder mon intégrité en vendant l'âme de mon blog au plus offrant ?"
C'était la fin de l'époque découverte où encore naïfs ou trop dupes, certains pensaient que si on venait vers eux, c'est parce que leurs avis nous intéressaient et intéressaient les marques qui nous payait grassement pour les faires réver à coup d'influential marketing ou autres conneries rangées sous le terme web 2.0.
Rapidement, on a vu certains devenir un peu hautains, pas parce qu'ils avaient compris la supercherie (la plupart avaient bien vu le coup venir), mais parce qu'il fallait vraiment les draguer et les faire mousser pour qu'ils daignent ne serait ce que faire une brêve sur nos campagnes (qui n'étaient pas forcément toutes à la hauteur, je l'admets).
Certains sont donc carrément devenus des chasseurs de primes, et il nous fallait alors quasiment tapiner et jouer les faux culs pour pouvoir diffuser nos infos.
Pour grossir le trait, d'un côté on avait des bloggeurs profteurs (et ils avaient bien raison), de l'autre des agences qui voulaient encore vendre de l'influence à leurs clients.
Il y a donc eu quelques clashs et pas mal d'agences en ont pris pour leur grade (Cf Emery qui continue encore et a bien raison).
Je ne sais pas si nous sommes aujourd'hui arrivé à maturité au niveau de ce que les agences peuvent faire avec les blogs, mais on est quand même revenus à la raison.
Les blogs savent désormais quel peut être leur poids (certains sont d'ailleurs tombés de haut), et les agences ayant un peu de bouteille savent désormais qu'il ne faut pas se fouttre de leurs gueules.
On a donc voulu influencer les influenceurs et celui qui pour le moi résume le mieux la chose est Nicolas Vanbremeersch dans son billet "blog iflué", Nicolas qui vient d'ailleurs de fermer son blog parce qu'être catégorisé "influent" ne lui plaisait pas.
Il voulait juste écrire, Nicolas, profiter de cet espace d'expression qui lui était offert et surtout échanger avec autant d'autres amoureux de cette liberté d'expression.
Se voir cité dans Stratégies et fermer son blog le même mois, le tout autour de cette fameuse notion d'influence...
Les blogs forment dans leur ensemble un nouveau média, il a ceci d'intéressant qu'il est intéractif, il a ceci de particulier qu'il est personnel.
On ne peut forcer un bloggeur à écrire ce que l'on veut, et on ne peut s'étonner lorsque ce qu'il écrit se retourne contre soi, c'est le jeu ma pauvre Lucette.
Les autres médias ont ceci de particulier que l'intéraction est relativement maitrisée, le web et les blogs ont détruit les monopôles du message, il est repris, trituré, commenté, diffusé, relayé, critiqué, encensé.
Il n'y a pas d'influenceurs, pas d'influencés, il n'y a que des messages, et sur le web, les gens en font ce qu'ils veulent, ils acceptent de devenir ou souhaitent devenir messagers... ou pas.