Proposé en sélection officielle du Festival d'Annecy, Jungle Beat : The Movie, adapté de la série télévisée éponyme, séduit par sa tendresse autant qu'il déçoit par sa naïveté. Le long-métrage de Brent Dawes gagne en énergie ce qu'il perd en simplicité, mais propose tout de même une agréable épopée sur le courage et l'amitié.
Bienvenue dans la jungle ! Entre les plantes et les cocotiers, se cache un véritable arche de Noé. Un drôle de singe, un éléphant qui trompe énormément, un rhinocéros, une autruche, un hérisson, tous les animaux vivent ici en joyeuse communauté. Leur existence est douce et calme, jusqu'au jour où ils entendent un buisson parler. D
e ce feuillage touffu, s'extirpe non pas des flammes, mais une créature gélatineuse prénommée Fneep. Gluant et tentaculaire, ce petit être tombé du ciel va bouleverser le quotidien tranquille des habitants de cette forêt tropicale. Un croisement entre la folie de Madagascar et la douceur émotionnelle d'En route !, qui n'invente rien de bien nouveau, mais qui fait le boulot.
Un premier contact compliqué
Dur dur de démarrer. La première demi-heure de Jungle Beat : The Movie traine en longueur et en dialogues simplistes. Munki, Trunk et leurs amis se délectent des richesses de la vie et ce bonheur à toute épreuves devient rapidement exaspérant. Le message est clair : il en faut peu pour être heureux.
Et lorsque les animaux se découvrent la capacité de communiquer avec des mots, le miracle passe quasiment inaperçu. Noyée dans cet excès de gaité, la réflexion sur le pouvoir du langage peine à susciter l'intérêt. Un élément de l'histoire pourtant très intéressant, qui aurait pu apporter une dimension plus intellectuelle au scénario de Sam Wilson et Brent Dawes.
À l'inverse, la technique à l'ordinateur 3D des studios Sandcastle est très réussie. Pop et dynamique, l'animation invite à pénétrer facilement ce nouvel univers. Les teintes détonnent et s'inscrivent alors très intelligemment dans cette aventure haute en couleur.
Un adorable huitième passager
Véritable point fort de ce long-métrage mauricien, l'adorable extraterrestre violet fait vaciller les cœurs avec son sourire charmeur. Mignon à croquer, le petit Fneep n'a qu'une idée en tête, ramener la soucoupe à la maison. Un objectif dont il ne démord pas, bien que son voyage lui ouvre les portes d'un monde bien plus vaste que d'apparence.
À travers ses rencontres, le jeune alien grandit et développe une force intérieure dont il n'aurait jamais soupçonné l'existence. Un périple intérieur qui offre une vraie consistance au film et permet ainsi de se plonger pleinement dans l'aventure aux côtés de ces nouveaux héros.
Pleins d'humour, les créateurs ont également brossé une gentille référence au célèbre Scrat de l' Âge de glace. Ici, pas d'écureuil hystérique, mais un hérisson qui piquait qui piquait et qui voulait qu'on le caresse-resse-resse. Grogon fait rire par son côté grognon et ses crises de colère. Avec lui, les chamailleries entre animaux sont inévitables. Ça discute, ça hurle, ça fait du bruit. Autrement dit, même dans l'espace, tout le monde les entend crier.