ONE ROOM ANGEL la nouvelle perle d’Harada est un one-shot édité par IDP Boy’s love dans la collection Hana. Il a reçu le prix du meilleur manga aux Chil chil BL award 2020. Ce qui n’est pas rien. Publié dans le magazine OnBlue cette histoire fantastique parlera au plus grand nombre. Elle égratigne notre société contemporaine avec la plume toujours aussi mordante de l’autrice de Yatamomo ou The song of Yoru & Asa.
Kôki, trente ans, célibataire, vit dans un petit appartement pourri, a un travail pourri, et mène une vie… pourrie. Il n’a ni avenir ni rêves, et son visage effrayant ne l’aide pas à nouer des relations.
Pourtant, le soir où il se fait poignarder par un délinquant, son existence bascule : alors qu’il s’évanouit, un ange lui apparaît.
Persuadé d’avoir rêvé, Kôki ne cache pas sa surprise lorsqu’il rentre chez lui et tombe sur ce jeune garçon aux ailes bien réelles. Celui-ci, loin de ce à quoi l’on pourrait s’attendre, se comporte davantage comme un adolescent ronchon que comme un ange gardien. Il n’a aucun souvenir et ses ailes sont trop faibles pour qu’il puisse s’envoler au paradis.
S’installe alors une étrange colocation où ces deux êtres que tout semble séparer doivent apprendre à vivre ensemble, se découvrir, et faire face aux épreuves que la vie leur présente, terribles ou pleines d’espoir.
Harada. Une autrice qui sait vous appuyer là où ça fait mal. Toujours avec finesse, toujours avec ce trait si doux que la douleur en est plus intense. Des personnages écorchés par la vie et leurs sentiments elle en a fait sa marque de fabrique. Dans le Japon contemporain vit notre héros désabusé. Il a de quoi, il est rejeté par le monde du travail, il n’a pas d’amis, il ne lui reste que sa mère, une femme forte mais grande gueule qui en a bavé elle aussi. C’est au contact de cet ange que Kōki va peu à peu s’éveiller et commencer à vivre.
Dans la première partie du one-shot elle nous présente les personnages et leur environnement. Comme eux on aimerait en savoir plus sur l’ange qui a perdu la mémoire. La colocation se passe plutôt bien, Kōki en prenant soin de l’ange prend soin de lui-même par la même occasion, sortant de cette espèce de torpeur. Certains gestes sont si doux, lorsque qu’il se préoccupe des plumes de l’ange par exemple. C’est incroyablement tendre.
Ne vous arrêtez pas à sa couverture orange peut avenante, ne vous arrêtez pas au fait que ce soit un boy’s love. Prenez le temps d’ouvrir vos chakra, votre âme et votre cœur à ONE ROOM ANGEL. Je peux vous garantir qu’il va vous chambouler, vous serrer le cœur, peut-être même faire pleurer les plus sensible. En tous les cas il ne devrait pas vous laisser insensible. C’est ode la vie nous et à la confiance en soit est bouleversante. Un dose de fantastique pour mieux comprendre notre vie terre à terre. C’est effectivement ce que l’on ressent à sa lecture.
Parce que le boy’s love ce n’est pas que du cul, parce que ce ne sont pas que des romances, je vous invite fortement à découvrir ONE ROOM ANGEL un oeuvre pertinente sur l’isolement, l’acceptation de soi, le mensonge et la solitude. Après sa lecture on comprend tout à fait sa première place au Chil chil BL award 2020. Poignant, déchirant et pourtant touchant et drôle, ONE ROOM ANGEL a sa place dans toutes le smangathèque de France.