Quatrième de couverture :
Chaque nuit depuis sa branche, il épie. L’oiseau de nuit. S’il s’envole, il est déjà trop tard.
Londres étouffe sous la canicule. Les soirées sont irrespirables. Mais en ce qui concerne le Dr Munro, retrouvé nu et ligoté à son lit, les causes de l’asphyxie sont à chercher ailleurs. Le sac plastique qui lui enserre la tête, par exemple. Déjà le troisième qu’on retrouve ainsi. Tous des hommes en vue, et dont l’homosexualité n’est plus un secret. Alors ? Accident auto-érotique ? Crime homophobe ? La DCI Erika Foster a son idée sur la question. Et, contre tous les profils, la certitude du genre d’oiseau qu’ils recherchent…
J’avais sorti d’autres livres pour le Mois anglais mais celui-ci (acheté plus récemment) s’est imposé quand je me suis rendu compte qu’il commençait en juin, en pleine canicule londonienne, et c’est exactement dans ces circonstances que j’ai lu le roman la semaine dernière ! (On me souffle dans l’oreillette que je n’habite pas Londres. Oui, c’est un détail, l suffit d’y croire…)
J’ai vraiment eu plaisir à retrouver la DCI Erika Foster, qui va commémorer bientôt les deux ans du décès de son mari Mark, et ses deux collègues préférés Moss et Peterson. Tous trois vont être confrontés à une série de meurtres commis sur des hommes connus, asphyxiés à l’aide d’un sac plastique particulier, ce qu’on appelle un « kit de suicidé » alors que le tueur ne laisse aucun indice derrière lui. Des meurtres soigneusement préparés, planifiés, froids et choquants. (Petite erreur dans la quatrième de couverture : le docteur Munro est la première victime de la série.) Le troisième meurtre touche une relation d’Erika mais l’enquête lui est retirée parce que cela ne s’est pas passé sur son « territoire » et que ses supérieurs s’engouffrent dans une piste, certes évidente, mais pas du tout compatible avec l’instinct de l’enquêtrice. Erika sera même écartée de l’enquête mais elle réussira bien sûr à la résodre.
Chez Robert Bryndza, on sent le désir de faire place à tous les « rofils » dans la police métropolitaine : Erika est redoutable mais un peu tête brûlée, Moss est homosexuelle, Peterson est noir (et a bien du mal à résister aux provocations racistes d’un suspect). Il y a du féminisme aussi, non seulement pour Erika mais aussi dans les meurtres (je ne veux pas vous en dire plus, ce serait « divulgâcher »). Comme dans le premier roman de la série, l’enquête est enlevée, Erika a l’esprit acéré, le rythme est soutenu même quand l’enquête semble piétiner, et le suspense est bien ficelé. Bryndza a une écriture très visuelle, très évocatrice donc et cela fait partie du plaisir de lecture. Une troisième enquête est déjà traduite en français, tant mieux !
Robert BRYNDZA, Oiseau de nuit, traduit de l’anglais par Chloé Royer, Pocket, 2019 (Belfond, 2019)
C’est mon dernier billet pour le mois anglais (un autre roman anglais est en cours mais ce sera pour plus tard) et c’est le moemtn de mettre le log en pause au moins pour le mois de juillet. Bonnes vacances et bonnes lectures !