Une deux trois

de Dror MishaniRoman - 420 pagesEditions Gallimard - mars 2020
Elles sont trois femmes, dans l'Israël d'aujourd'hui. Il y a Orna, une enseignante divorcée, mère d'un garçon demandant beaucoup d'attention, qui fait la connaissance d'un avocat, Guil, homme avec lequel elle va vivre une relation d'adultes, sans que jamais celle-ci ne soit passionnelle. Il y a Emilia, émigrée lettone parlant peu l'hébreu, employée comme auxiliaire de vie dans différentes familles, notamment chez le père, mourant, d'un certain Guil... Il y a Ella, une thésarde qui se lie avec un homme, à la terrasse d'un café. Un certain Guil...
Chacune des trois parties est consacrée à une femme, à ses doutes, sa trajectoire personnelle le temps de quelques semaines. Des récits parfois un peu longs, qui ne vont laisser voir l'intérêt polar, le côté Série Noire, qu'à la fin de la première partie, avec cet assassinat soudain et incompréhensible.
Extrait :"Ils firent connaissance sur un site de rencontre pour divorcés. Il y affichait un profil plutôt banal – quarante-deux ans, divorcé, deux enfants, habite à Guivataïm –, et c'est ce qui la poussa à lui envoyer un message. Il avait évité les « prêt à dévorer la vie » ou « en pleine recherche intérieure, je compte sur toi pour me révéler à moi-même ». 1m77, profession libérale, bonne situation, ashkénaze. Opinions politiques néant, tout comme la plupart des autres rubriques. Trois photos, une ancienne et deux apparemment plus récentes, sur lesquelles il présentait un visage plutôt rassurant et sans signe particulier. Autre détail : il n'était pas gros."
Et il faudra attendre la fin de la deuxième partie pour un regain de noirceur, et l'apothéose de l'issue du roman qui enfin livre au lecteur une belle pirouette, un dénouement assez réussi et qui peut justifier son estampille Série Noire de Gallimard.Un livre inégal dans son intensité, mais bien maîtrisé par l'écriture et la construction du récit.
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