#2020RacontePasTaVie - jour 181, rattrapage

Je ne sais plus si je vous en ai déjà parlé mais il m'est arrivé à quelques reprises de devoir passer par la case rattrapage.
Étudiant d’un niveau moyen, à la paresse déjà bien affirmée, j’ai franchi mes étapes universitaires en étalant autant que faire se peut la charge de travail minimale nécessaire à l’obtention d’une année.

Afin d’augmenter mes chances de réussite mes parents prirent le parti, le temps des révisions, de m’éloigner des tentations festives que la proximité d’un groupe d’amis facilite, tout en me donnant l’occasion d’aller tenir quelques jours compagnie à ma grand-mère en villégiature.

Car tous les ans, depuis, peut-être sa petite adolescence, et ce à l’exception des années de guerre, ma grand-mère passait quelques semaines dans une petite maison louée en bord de mer, à un peu moins d’une cinquantaine de kilomètres de Nantes, en la bonne ville des Moutiers-en-Retz.

Je n’ai bien entendu pas attendu la fac et le piteux passage par les épreuves de septembre pour y avoir mes habitudes.
Tout bambin, aux beaux jours, mes grands-parents venaient parfois me récupérer à l’école, une veille de long week-end ou de vacances, pour m’emmener en direction du bord de mer, à un peu moins d’un cinquantaine de kilomètres de Nantes, en la bonne ville des Moutiers-en-Retz.

Un goûter fait de pain-beurre-chocolat pour le trajet, arrosé de grenadine trop sucrée en sa gourde de plastique transparent et de terribles crises d’angoisse au moment de traverser la Loire en bateau (ou, plus exactement, en bac) entre Basse-Indre et Indret formaient l’invariable combinaison du voyage en voiture.
(Oui, de terribles crises d’angoisse. Je ne sais plus si je vous ai déjà parlé de ma capacité à voir d’immenses dangers à peu près n’importe où.)

A l’arrivée s’ouvrait une période de jeux de sable, pêches aux boucauds aux petits matins – bien plus agréables à pêcher qu’à manger –, fréquents bains de mer – c’est d’ailleurs à cet endroit que j’appris à nager – ou de vase à marée basse, réjouissante cradosserie pour un enfant en plus ou moins bas âge.

Je crois bien y avoir dormi au moins quelques nuits chaque année jusqu’à mes vingt ans révolus. Les dernières fois, donc, à l’occasion des révisions pour rattrapage, alors que, le bac en poche, la construction d’un vaste pont nous permettait enfin un voyage moins angoissant car sans obligation de le pendre, le bac (vous suivez ?).

Si je vous parle de ça – car je ne crois pas vous en avoir déjà parlé – c’est qu’au moment où j’écris ces lignes, le 29 juin 2020, cela fait 90 jours qu’a été postée la dernière note d’un projet qui se voulait quotidien.
Si je veux rentrer dans les clous par moi-même auparavant dessinés il faut donc, non seulement que je m’y remette – comme c’est le cas – mais aussi que je réussisse à rattraper (vous suivez ?) mon retard.

La possibilité qu’offre mon hébergeur de blog de jouer avec les dates fait qu’à coup de bouchées doubles il est possible de terminer l’année avec ses 366 notes, dans l’ordre comme si aucune interruption n’était passée par là.
Et l’éventuel lecteur du futur n’apprendrait qu’arrivé au 29 juin que les notes postérieures au 31 mars ont été écrite après cette date (celle du 29 juin ; vous suivez ?)

Quoiqu’il en soit, il est temps maintenant de quitter ce coin de bord de mer, à un peu moins d’un cinquantaine kilomètres de Nantes, en la bonne ville des Moutiers-en-Retz où se trouve par ailleurs un camping pour CRS (CRS que je pense n’avoir jamais croisés mais je ne résiste jamais au plaisir de placer l’anecdote).
Mais je me remets à digresser, radoter et traîner alors que, comme je viens de l’écrire, il est temps que partir d’ici. Cette note est déjà fort longue. Il ne faudrait pas s’essouffler dès la reprise.
Et puis, et puis, le temps presse et votre patience s’use.