Rien dans cette vie n’arrive par hasard,
penses-tu en regardant les ombres dans le parc
qui se réveillent deux par deux
dans la première percée du soleil.
Tu les couvres avec ton regard
et tu fais un noeud
de tes cris.
Tout dans cette vie a un sens
incompréhensible parfois ou imprévisible
comme les arbres le long du chemin de fer :
les uns se jettent sous les trains qui passent
les autres coupent la main qui fait un signe d’adieu
Et toi, tu roules encore
le noeud dans la gorge,
en refusant d’accepter :
quoi qu’il arrive dans ta vie
permets-lui d’advenir.
***
Aksinia Mihaylova (née en 1963 à Rakevo, Bulgarie) – Le baiser du temps (Gallimard, 2019)