Paul Colize – Toute la violence des hommes

Par Yvantilleuil

Après « Ineffaçables » de Clarence Pitz, Paul Colize est le second auteur belge à s’inspirer de ces fresques clandestines qui sont apparues dans les quartiers populaires de Bruxelles. À l’instar du jeu de piste imaginé par Clarence Pitz, Paul Colize va utiliser ce fait divers véridique comme fil rouge d’un roman policier multipliant des évènements tragiques liés à ces peintures murales.

Le récit débute par la garde à vue de Nikola Stankovic, artiste-peintre à l’origine des fresques monumentales qui décorent les immeubles de la capitale. Le crime dont il est accusé est cependant le meurtre d’Ivanka Jankovic, une jeune fille d’origine croate, comme lui. Alors que toutes les preuves l’accablent, celui que l’on surnomme le « Funambule » refuse de collaborer avec la police et s’enferme dans un mutisme qu’il ne brise que pour affirmer : « C’est pas moi ».

La première originalité de cette enquête policière est qu’elle n’est pas menée par les forces de l’ordre, mais par l’avocat de l’inculpé et par la directrice de l’établissement où il est placé en observation afin de déterminer s’il est responsable de ses actes. Face au silence de Nikola, le duo atypique va s’intéresser à son passé et tenter d’interpréter les œuvres de l’artiste, en espérant y découvrir la vérité…

L’autre point fort du récit est, qu’à l’instar du roman de Mattias Köping, « Le manufacturier », Paul Colize utilise les souvenirs d’enfance de Niko afin d’aborder les horreurs du conflit serbo-croate, en particulier le siège de Vukovar, ainsi que les sévices des milices serbes sur les civils croates.

Mais, ce qui m’a probablement fait dévorer ce roman en seulement deux jours est le rythme insufflé par l’auteur à son récit. Outre des chapitres courts parsemés de « cliff-hangers », Paul Colize propose une narration incisive qui va à l’essentiel, ainsi qu’une intrigue parfaitement ficelée et un récit profondément humain malgré la noirceur du fond historique… et toute la violence des hommes.

Toute la violence des hommes, Paul Colize, HC éditions, 317p., 19€

Ils en parlent également : EmOtionS, Twin books, Carnet de lectureHanae, Pierre, Fflo, Le carnet et les instants, Nath, Lee Ham, Amicalement noir, Le dit des mots, Café noir et polars gourmands, Sharon, L’atelier de Litote

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