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Album - Kinex Kinex- Neon Park

Publié le 27 juin 2020 par Concerts-Review

Allumage EBM sur beats oppressants, étincelles Astronomy Domine, ambient music zébrée de fulgurances industrielles, froideur et voix d'outre-tombe et comme dans un cauchemar, des bruitages de camp de concentration, l'homme tremble sur l'échafaud, le couperet va tomber, le sang ira éclabousser le bourreau.

Témoin silencieux de la scène, tu retiens ton souffle, cette nuit tu ne dormiras pas!

L'industrial dance track 'Neon Park' donne son titre à l'ouvrage et te renvoie vers les glorieuses eighties qui ont accouché de gens aussi estimables que Snowy Red ou Deutsch-Amerikanische Freundschaft.

Pour les nineties, alors!

Une première plage en français, ' Je Peux Pas', amène ton cerveau à imaginer Els Pynnoo danser au son d'un accordéon pas rance, étonnant mix d'electro, de cabaret et de musique foraine.

Une fameuse claque kitsch.

Peux pas, j'ai le vertige et j'aime pas l'accordéon.

Tant pis, j'invite ta soeur!

' Breakfast girl': il était une fille, on a fait l'amour, le matin je l'ai regardée boire son café et avaler un croissant.

Sexy le timbre détaché, presque asthmatique, c'est décidé j'opte pour Kinex Kinex et je flanque Miss Kittin aux oubliettes.

Le monde n'est qu'un perpétuel bal masqué, le texte de 'Mask of Drama' est de la plume lucide et désenchantée de Richard Anderson de This is the Bridge, qui utilise sa voix, de caverne, pour faire de cette pièce, faisantt référence à David Bowie, une tragédie électro à faire pâlir Shakespeare.

'Downtime'': Il n'y a pas que dans les branches de sassafras que souffle le vent, un foehn sournois envahit l'espace, et quand un train fantôme émerge, comme sorti du désert, tu frémis, la mélopée, lugubre, entendue en bruit de fond ne va pas apporter un quelconque apaisement.

Ce n'est pas au loufoque Professeur Tournesol que tu penses à l'audition du brumeux ' Science'. Aridité, rigidité, rigueur, le ton n'est pas à la franche rigolade, I can't breathe, qu'il disait, il devait souffrir de claustrophobie...

Un second titre en français, ' Vouloir' s'affiche, obsessions narcissiques, ce soir je serai la plus belle pour aller danser, je m'habillerai de noir!

'Jane', pas la copine de Tarzan, ni la soeur de JJ Goldman, semble sortir d'un film expressionniste, mélodie synthétique pour tétraplégique affectif ( ouais, elle a été piquée, celle-là).

A la manière d'un Frank Tovey le grand allumé, l e ton est glacial, le propos inquiétant.

Comme un malaise s'installe, il était sur le point de s'évaporer avec la dernière proposition 'Slaves of Venus', amorcée par des sonorités de clavecin baroque, il a fallu que le vent se mette à gémir et que des images de tombes et de hiboux, inspirées par un poème du Comte de Lautréamont, s'immiscent dans ton crâne pour perturber ton esprit et, à nouveau, cette chère neurasthénie s'empare de toi.

Avec ' Neon Park', Raphaël Haubourdin a conçu une oeuvre à l'esthétique romantique précieuse et décadente.

Pour que l'album paraisse un jour en format physique, il faudrait écouler pas mal d'exemplaires numériques ( vendus pour la modique somme de 7€) , so, people, sortez vos billets!

https://kinexkinex.bandcamp.com/album/neon-park-full-digital-album


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