J’avais l’intention de ne pas m’y lancer trop tôt, dans cette rentrée annoncée avec un peu moins de bruit sur de coutume – mais annoncée quand même, et bien sur les rails avec ses rumeurs précoces, son absence remarquée de premiers romans chez Gallimard, le passage de Franck Bouysse chez Albin Michel, une première sélection du Goncourt décalée, et tout le reste dont il sera question, ici et ailleurs, le moment venu. Mais déjà les premiers romans font parler d’eux – sauf chez Gallimard, donc. Le Prix Stanislas a annoncé sa sélection de huit titres, pour une remise officielle de la récompense le 12 septembre à Nancy, dans le cadre (doré) du Livre sur la Place. On connaîtra, à ce moment, le lauréat ou la lauréate puisque l’annonce est prévue fin août. Premiers coups de projecteur sur le bal des débutantes (et débutants), avec ce que disent les éditeurs de leurs livres.
Dima Abdallah. Mauvaises herbes (Sabine Wespieser)
Hadrien Bels. Cinq dans tes yeux (L’Iconoclaste)
Fatima Daas. La petite dernière (Noir sur Blanc, Notabilia)
« Le monologue de Fatima Daas se construit par fragments, comme si elle updatait Barthes et Mauriac pour Clichy-sous-Bois. Elle creuse un portrait, tel un sculpteur patient et attentif… ou tel un démineur, conscient que chaque mot pourrait tout faire exploser, et qu’on doit les choisir avec un soin infini. Ici l’écriture cherche à inventer l’impossible : comment tout concilier, comment respirer dans la honte, comment danser dans une impasse jusqu’à ouvrir une porte là où se dressait un mur. Ici, l’écriture triomphe en faisant profil bas, sans chercher à faire trop de bruit, dans un élan de tendresse inouïe pour les siens, et c’est par la délicatesse de son style que Fatima Daas ouvre sa brèche. » Virginie Despentes
Dany Héricourt. La cuillère (Liana Levi)
Olivier Mak-Bouchard, Le Dit du Mistral (Le Tripode)
Laurent Petitmangin. Ce qu’il faut de nuit (La Manufacture de Livres)
Laurent Petitmangin, dans ce premier roman fulgurant, dénoue avec une sensibilité et une finesse infinies le fil des destinées d'hommes en devenir.
Ketty Rouf. On ne touche pas (Albin Michel)
Vinca Van Eecke. Des kilomètres à la ronde (Seuil)