En 1832, le président Andrew Jackson tentait de se gagner un second mandat. Comme un certain président de nos jours, Jackson était un belliqueux individu, agressif, populiste et relativement méprisé par l'élite de Washington. Jackson devait aussi négocier avec une autre pandémie, celle du choléra. Et à cette époque naïve, c'était vers Dieu qu'on se tournait pour en guérir.
En 1876, le résultat final fût si serré qu'il mena à une impasse constitutionnelle.
En 1920, Woodrow Wilson avait eu un infarctus en 1919 et restait largement incapable de remplir ses fonctions. Son leadership dans la participation à la Première Guerre Mondiale avait mené mené a des revers économiques, des grèves de travailleurs pendant des mois, et à de violents conflits raciaux partout au pays. La pandémie de la Grippe Espagnole était fraîchement terminée, mais on restait encore très fébrile.
En 1968, Lyndon B.Johnson qui avait été président suite à un spectaculaire assassinat, dans une période anxieuse, ne se représentait pas après un seul mandat et Robert Kennedy et Martin Luther King étaient à leur tour supprimer de la surface de la terre par d'autres déséquilibrés.
George Bush fils a été élu contre Al Gore dans une élection horriblement serrée où un recomptage a dû être fait en Floride, un État où son frère en était le gouverneur et le comité d'élection étant supervisé par la directrice de campagne de W. Inutile de préciser que ça puait la triche et que le pays devenait excessivement divisé.
Le 41ème (GHB) et le 45ème président des États-Unis (Donald J. Trump) ont quelques parallèles intéressants.
Bien que Bush fût un fils de sénateur du Connecticut baigné toute sa vie dans la politique et que Trump soit un parvenu du monde des affaires de New York, les deux ont dû faire face, alors qu'ils se préparaient une réelection, à un monde qui changeait et qui démontrait qu'ils n'étaient pas équipés pour l'affronter comme capitaine.
Pendant ses 2 premières années, Bush père a dirigé ses politiques étrangères de main de maître avec la chute de l'Union Soviétique. À sa troisième année, il lançait la Guerre du Golfe. On l'appuyait à 91% en janvier 1991, puis à 74% à l'été. Il semblait en voie d'être réélu.
Rien de tout cela ne nous dit qu'il ne pourrait pas gagner un second mandat. Mais tout comme George H. Bush, il peine à gérer le monde nouveau qui se dessine devant lui. Sans le réaliser, car il n'en a pas l'intelligence politique, dans son discours de Tulsa, il n'a pas cessé de dire comment le temps était bon avant la pandémie. Comme si maintenant, tout était perdu. C'est pas du grand leadership.
Après avoir largement nié la Covid-19, puis niant toujours ce que la science nous conseille, il n'a pas encore montré de signes de leadership encourageants pour le futur si brouillon. 41,5% pensent qu'il réagit bien, 55,5% pas du tout selon la maison de sondages FiveThirthyEight.
S'adapter au changement est le trait de caractère d'un vrai leader. En être le souffle aussi. George H. Bush n'était rien de tout ça en 1992.
Trump foule les mêmes sentiers.
Son proche entourage questionne l'idée qu'il voudrait vraiment faire un second mandat.
Après tout, il ne voulait même pas du premier.
Il a encore 4 mois et demi pour y penser.
Une éternité, en politique.