Partager la publication "[Critique] 7500"
Titre original : 7500
Note:
Origines : Allemagne/Autriche
Réalisateur : Patrick Vollrath
Distribution : Joseph Gordon-Levitt, Omid Memar, Aylin Tezel, Carlo Kitzlinger, Murathan Muslu, Paul Wollin…
Genre : Thriller
Date de sortie : 19 juin 2020 (Amazon Prime Video)
Le Pitch :
Un avion effectuant la liaison entre Berlin et Paris est le théâtre d’une attaque de la part de plusieurs terroristes. Confinés dans le cockpit, les deux pilotes tentent de gérer au mieux la situation…
La Critique de 7500 :
En aviation, le code 7500 désigne une tentative de détournement. 7500 qui est aussi le titre du nouveau film de Patrick Vollrath, un cinéaste allemand dont vous avez peut-être entendu parler si vous êtes fan de cinéma allemand. Vollrath qui dirige ici Joseph Gordon-Levitt, dans un thriller à concept. Pourquoi à concept ? Car 7500 se déroule exclusivement, si on fait exception de sa courte introduction, à l’intérieur du cockpit d’un avion de ligne. Plus ou moins en temps réel…
Y-a-t-il un pilote dans le cockpit ?
Comme Locke, le film avec Tom Hardy qui se déroule uniquement dans une voiture ou Buried, avec Ryan Reynolds, dont l’intégralité de l’action se passe dans un cercueil à 6 pieds sous terre, 7500 ne quitte jamais le cockpit de l’Airbus A319 que pilote Joseph Gordon-Levitt. Plutôt malin pour palier à un manque évident de moyens. Même si malgré tout, les quelques effets que le film comporte, notamment au niveau des images qui défilent à travers le pare-brise de l’appareil, sont très réussis et nous permettent véritablement de nous immerger dans l’action. Le réalisateur ici en poste parvenant à concrétiser avec une certaine bravoure les idées que son scénario contient, sans jamais se démonter face aux difficultés. Dommage que le scénario en question révèle finalement assez peu de surprises. Pour autant, il faut garder à l’esprit que 7500 ne joue pas la carte de la surenchère mais tient à rester réaliste. Tout ici étant fait pour restituer avec le plus d’exactitude possible ce qui se passe en de telles circonstances, quand des terroristes tentent de détourner un avion. Que ce soit au niveau des procédures mises en place ou des réactions des pilotes ou du personnel de vol, 7500 table sur une certaine sobriété qui au final prouve sa pertinence. Même si, encore une fois, l’histoire s’avère plutôt prévisible. L’important étant que le suspense lui, est relativement bien entretenu. La façon dont le réalisateur exploite l’espace restreint mis à sa disposition n’y étant pas pour rien. Surtout lors de la première moitié, qui est clairement la plus intéressante. La seconde étant davantage convenue et surtout bien moins rythmée.
Confiné en plein vol
On a ainsi l’impression que les scénaristes et le réalisateur donnent tout durant les 50 premières minutes et relâchent ensuite la pression. À tel point, vu la façon dont se déroule le récit, qu’il est légitime de se demander ce qu’il va bien pouvoir se passer pour que le film dure bien les 92 minutes prévues. Mais 7500 continue de faire bonne figure, notamment grâce à ses acteurs. Excellent de bout en bout, Joseph Gordon-Levitt s’impose comme le moteur du récit. Un acteur plein de sobriété, auquel on parvient sans problème à s’identifier, vulnérable mais fort, déterminé mais ne perdant jamais son humanité au profit d’un pur désir d’en finir avec la menace qui pèse sur sa propre personne et sur le reste des passagers de l’avion. Un performance à saluer qui apporte beaucoup à l’ensemble. Et c’est aussi grâce à lui donc, mais également à la très belle proposition du jeune Omid Memar, que 7500 gagne ses gallons. Pas au point de traverser la stratosphère et s’imposer parmi les meilleures propositions du genre mais suffisamment pour retenir notre attention.
En Bref…
Brillant grâce à sa mise en scène immersive, son concept courageux et les performances de ses acteurs, Joseph Gordon-Levitt en tête, 7500 fait le job et impose un désir de coller de près avec la réalité. Pas le thriller de l’année, mais une belle tentative, pas toujours aussi passionnante qu’espéré mais jamais vraiment décevante non plus et surtout toujours sincère.
@ Gilles Rolland