Comme pour son premier album publié chez Rue de l’échiquier, Cédric Taling a choisi un titre à la première personne. Façon d’impliquer le lecteur. Dans le premier album, Thoreau et moi, il était question de la découverte de la pensée et du mode de vie revendiqué par Thoreau. Le personnage principal était bien Cédric lui-même. Cette fois, Cédric apparaît mais comme un ami du personnage principal, Richard, un acteur de cinéma. C’est ce dernier qui, déstabilisé par l’engagement végétarien de sa filleule de 13 ans, va s’interroger. Plus d’une fois, le dessin de Cédric Taling nous emporte dans le temps : le massacre des bisons après l’arrivée des blancs en Amérique, le début des abattoirs pendant la guerre de sécession, le développement des chaînes de restaurant comme McDo, KFC, Hippopotamus, les spécialités de la gastronomie française, et surtout les souvenirs d’enfance, l’apéro limonade et saucisson… Les arguments des végétariens sont, bien sûr, développés dans cet album qui ne dit pas « yaka » mais confronte sans cesse le réalisme des aliments faits de viande, une réalisme qui pourrait nous faire saliver, et le récit dessiné de ce qui nous a menés au point où nous sommes aujourd’hui : la course aux profits, la violence consécutive à la volonté de dominer les autres vivants et la nature.
On peut poursuivre la réflexion dans les films ou les livres cités à la fin de l'album.