Triple carambolage

Voici trois images choisies parmi les Carambolages d’Olivier Salon et Philippe Mouchès (éd. Cambourakis). Carambolages est un livre où les auteurs se sont amusés, d’abord — Philippe Mouchès — à mélanger des tableaux deux à deux, montrant une scène différente de celles que les peintres avaient mises sur leurs toiles. Puis — Olivier Salon — à écrire un récit tiré de ces nouvelles images.

Allons un peu plus loin.

Imaginez que ces trois tableaux relatent une histoire, différente selon l’ordre dans lequel vous placerez ces images. Vous choisissez l’ordre qui vous conviendra puis, dans l’une de ces images, vous choisissez un personnage, et c’est lui qui racontera ce qui se passe.

Exemple :
Je place d’abord le tableau mélangeant Le Printemps de Botticelli et Le sacre de Napoléon de David ; en deuxième place, je mets le tableau regroupant La liberté guidant le peuple de Delacroix et Coquelicots de Monet ; en troisième, c’est La laitière de Vermeer et Nighthawks de Hopper. Et c’est le personnage de la laitière qui raconte.

Ça n’en finissait pas, les danseuses étaient fort déshabillées et l’homme debout sur les marches prenait un malin plaisir à les couronner l’une après l’autre. Au passage, évidemment, il avait un petit geste pour les fesses de ces demoiselles qui riaient comme des sottes. Moi, j’étais à la cuisine. Je préparais les gâteaux, les boissons qui ne devaient jamais manquer sur les tables pour les invités. Les danseuses n’avaient droit à rien, le maître de cérémonie estimant que ses amusements devaient suffire à les amuser. Le château résonnait de musiques et de rires, parfois forcés. C’était avant que n’arrive une petite bande de racailles armée seulement d’un drapeau tricolore, ayant traversé les champs autour du château, suivant la course décidée d’un enfant. Ils ont vite été chassés par les soldats. J’ai rejoint la petite bande, quittant la débauche pour profiter de la nature qui s’offrait à nous. Mais notre troupe n’a pas su ou pas pu entraîner les fêtards et chacun est rentré chez soi, espérant des jours meilleurs. J’ai trouvé à me faire embaucher dans ce bar où vous êtes assis attendant que je vous serve. Je ne sais plus qui a dit que l’ennui naquit un jour de l’uniformité. Mais moi, je peux vous dire qu’il peut naître aussi des longues journées de travail et des heures supplémentaires.

C’est à vous main tenant. Racontez-nous votre histoire. Vous n’avez pas à expliquer, comme je l’ai fait ci-dessus, quel ordre vous avez choisi pour votre récit ni à désigner qui parle à la première personne : en vous lisant, nous le devinerons. Postez votre texte dans les commentaires ci-dessous. Merci.